La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire le plus répandu. C’est un rhumatisme relativement récent en Europe qui daterait de 1800 (Kahn, 1993). La PR proviendrait du Nouveau Monde, si l’on en croit les solides arguments avancés par Rothschild et Woods (1990). Des squelettes d’Amérindiens atteints de PR ont été authentifiés, datant de 3000 à 5000 ans, alors que le rhumatisme n’est détectable sur l’Ancien Monde qu’à partir de 1785. Or, les Amérindiens ne cultivaient pas de blé et n’élevaient pas de bovins. En somme, ils ne consommaient ni lait, ni blé, et pourtant ils étaient atteints de PR avec une fréquence identique à celle observée actuellement en Europe. Les principaux aliments venus d’Amérique sont la pomme de terre, le haricot, la tomate, le maïs, le chocolat et la dinde.
À l’heure actuelle en France, la fréquence de la PR est de 1 %. Elle touche 3 femmes pour 1 homme.
Elle peut survenir à tout âge, mais avec une prédominance pour la troisième et la cinquième décennie de la vie.
Dans ce cas, ce sont les synoviocytes (cellules synoviales articulaires) qui sont victimes des attaques du système immunitaire. Ce dernier développant une réaction inflammatoire visant à éliminer certaines substances étrangères alimentaires ou bactériennes fixées sur les synoviocytes. Le système immunitaire dépasserait son but en détruisant la cellule elle-même (le synoviocyte) et porteuse de la substance indésirable.
Les arthrites se caractérisent par des articulations gonflées, douloureuses, rouges, chaudes et impotentes. Au niveau du cartilage, on observe une destruction progressive des chondrocytes (cellules cartilagineuses) qui sont remplacés par du tissu fibreux. La membrane synoviale qui tapisse les surfaces articulaires, devient hyper vascularisée et subit deux types d’agressions. Tout d’abord, une réponse immunitaire anarchique et s’ensuit une réponse inflammatoire. Suite à cette double agression, la synoviale formée normalement d’une seule couche de cellules (les synoviocytes) prolifère, constituant 6 à 10 couches, et s’étend comme une tumeur. Le mécanisme de la PR reste mystérieux. Elle est généralement considérée comme une affection auto-immune pouvant se présenter sous trois formes. Les formes progressives sans rémissions nettes (70 %), les formes intermittentes avec poussées et rémissions (25 %) et enfin les formes malignes avec rhumatisme sévère et manifestations extra articulaires comme des atteintes vasculaires, des nodules sous-cutanés, des pleurésies, des péricardites ou un syndrome de Gougerot-Sjögren (5 %).
Ces pathologies pourraient être en fait « hétéro immune » et non pas « auto-immunes » dans la mesure où l’élément antigénique responsable (qui provoque la réaction immunitaire cellulaire et le développement des auto-anticorps) est extérieur à l’organisme. Une variante de ce schéma pourrait être une réaction croisée avec parenté de structure entre une protéine (antigène) étrangère et une protéine de surface du synoviocyte. Les cellules immunitaires pourraient alors se « tromper » et détruire les synoviocytes, croyant détruire simplement la substance et les antigènes indésirables.
Le pronostic est toujours très réservé sur le plan articulaire. Les destructions osseuses et articulaires aboutissent souvent à des déformations importantes, en particulier au niveau des mains et des pieds. Il n’existe pas de traitement. N’ayant aucune autre alternative, les médicaments anti-inflammatoires et à base de cortisone que l’on administre classiquement, visent généralement à diminuer l’immunité ou l’inflammation ou les deux à la fois.
Comme toutes les maladies auto-immunes présentées dans cet ouvrage, la PR apparaît comme une maladie poly-factorielle. Son développement nécessite la réunion de plusieurs facteurs, les uns héréditaires, les autres venus du milieu extérieur.
Une étude sur des jumeaux vrais a démontré qu’il existe des gènes prédisposant pour ce rhumatisme. Cependant, dans 70 % des cas, le jumeau échappe à la PR. Ceci prouve que l’identité des gènes ne suffit pas et que d’autres éléments interviennent. Ces derniers n’étant pas génétiques doivent venir de l’environnement. Vu les résultats obtenus par le docteur Seignalet et aussi par Skoldstam et coll., Kroker et coll. (patients soumis à un jeûne), il semble que la PR a souvent à voir avec les habitudes alimentaires.
L’alimentation influence de deux manières cette pathologie. La première, par les matières grasses qui régulent le fonctionnement des éicosanoïdes, agents de type hormonal qui aident à maîtriser l’inflammation, la douleur, l’enflure, la fatigue et les raideurs articulaires. La seconde façon de lutter contre l’arthrite est fondée sur la théorie, que certains individus développent une réaction de type allergique particulièrement sévère ! Dans ce cas-ci, on traitera rapidement les symptômes en évitant le ou les aliments allergisants. Il arrive même qu’on vainque totalement la maladie une fois les agresseurs supprimés systématiquement du régime.
Un autre facteur de l’environnement non négligeable est le stress. En effet, les chercheurs en sont arrivés à la conclusion que la poussée initiale et les poussées ultérieures de la PR sont souvent déclenchées par des stress. Les stress agissent sur les neurones et entraînent une libération de neuropeptides, dont certains influencent les réponses immunitaires.
Un régime riche en aliments crus, excluant céréales et produits laitiers, a permis au Dr Seignalet d’obtenir 80 % de succès franc et durable.
Le régime alimentaire paraît être un traitement de choix, cependant il est indispensable qu’afin d’être motivé, le patient prenne conscience des raisons de ce mode de nutrition et change son état d’esprit par rapport aux aliments considérés traditionnellement comme bons, tels le lait et le blé. Les patients doivent suivre les indications diététiques prônées par le Dr Seignalet sans aucune erreur, ni entorse. En cas de succès, il est impérativement conseillé de continuer ce régime toute leur vie. Ceci peu paraître contraignant pour certaines personnes, cependant c’est la condition sine qua non pour obtenir une rémission si pas une guérison dans ce type de pathologies.
Quels aliments éviter ?
- Maïs
- Blé
- Bacon/porc
- Orange
- Lait
- Avoine
- Seigle
- Œuf
- Bœuf
- Café
- Malt
- Fromage
- Pamplemousse
- Tomate
- Arachides
- Sucre de canne
- Beurre
- Agneau
- Citron
- Soja
- La viande
Il y a trois bonnes raisons d’éliminer la viande du régime alimentaire :
- La viande renferme un type d’acide gras qui stimule la production d’agents inflammatoires dans l’organisme
- La viande peut déclencher des réactions d’intolérance — probablement déterminées héréditairement — qui favorisent les accès d’arthrite.
- La viande transformée industriellement (notamment les viandes fumées et salées telles que le bacon, le jambon, les hot dogs et autres charcuteries) contient des agents de conservation et d’autres produits chimiques qui peuvent provoquer chez certains individus des réactions allergiques de type arthritique, sans compter les propriétés inflammatoires des graisses animales, en elles-mêmes.
Les acides gras oméga-6
Lorsque le taux d’oméga-3 (présents dans le poisson) est inférieur au taux d’oméga-6, l’activité biochimique au niveau cellulaire se trouve complètement perturbée, ce qui donne lieu à la production de substances capables de provoquer des réactions inflammatoires et d’autres effets nocifs.
On retrouve les oméga-6 dans les huiles de maïs, de tournesol et de carthame, ainsi que la viande des animaux nourris à ce type de matières grasses.