On constate qu’au fil des années qui passent la morphologie du corps évolue et cela s’accompagne presque toujours d’une prise de poids. On sait qu’en France, les femmes prennent en moyenne 7,5 kg entre 20 et 50 ans.
Chez certaines femmes, le poids augmente progressivement au cours de la vie. Pour d’autres, chaque grossesse laisse quelques kilos en trop. Pour d’autres encore c’est à la ménopause qu’interviendra ce changement. Les hommes sont également concernés même si c’est en moindre proportion, cela se manifeste surtout au niveau de la partie abdominale.
Comment explique-t-on ce phénomène ?
Le corps de la femme présente naturellement une quantité de graisse plus importante que celui de l’homme. On estime cette proportion adipeuse de 18 à 25 % de la masse corporelle, contre seulement 10 à 15 % chez les hommes. Ces réserves graisseuses sont localisées surtout au niveau des cuisses, des hanches et fesses. Ces réserves sont génétiquement programmées depuis des millénaires. Elles permettaient d’assurer la survie et la reproduction de l’espèce humaine en cas de famine. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que les femmes ont bien souvent du mal à se défaire de ces amas graisseux, ce qui n’est pas le cas des hommes. Ces réserves qui représentaient autrefois une nécessité biologique n’ont plus lieu d’être dans nos sociétés d’abondance. D’autant plus que les critères esthétiques actuels prônent la sveltesse, pour ne pas dire la maigreur (voir certains mannequins de mode), l’éternelle jeunesse et la fermeté de la peau.
On explique en partie cette prise de poids par une diminution du métabolisme de base. C’est-à-dire que du fait de la diminution de la masse musculaire, l’organisme dépense moins de calories pour assurer le minimum métabolique vital. La masse musculaire étant dès le départ plus importante chez les hommes, ils ont un métabolisme basal qui consomme plus d’énergie. On estime à 2 à 3 % la diminution de masse musculaire par tranche de 10 ans à l’âge adulte. Et pourtant bien souvent nous conservons les mêmes habitudes alimentaires alors que le nombre de calories dépensées au repos diminue. Ainsi, les calories excédentaires non utilisées sont stockées sous forme de graisse. ?C’est en raison de cela que de nombreux nutritionnistes conseillent aux personnes de plus de 50 ans d’augmenter leur consommation de protéines à fin de freiner la perte musculaire.
Pour les femmes, une étape clé semble être la ménopause. On sait que la diminution des œstrogènes accélère la perte musculaire et cela particulièrement dans la partie inférieure du corps, ce qui amplifie le phénomène expliqué précédemment. On assiste alors à un changement de silhouette qui peut paraître inévitable. Les cuisses s’affinent alors que la taille et les hanches s’enveloppent.
En ce qui concerne la graisse typiquement abdominale, elle est de structure différente de celle des autres graisses. Il semblerait que son stockage résulte d’une déficience de certaines enzymes hépatiques responsables de leur métabolisme. Il est intéressant de savoir que l’on peut agir sur ce type d’enzymes grâce à des compléments alimentaires.
Il est absolument indispensable de maintenir des activités physiques afin d’éviter la sédentarisation, tout en réadaptant son alimentation. Une activité physique même douce maintient une certaine masse musculaire et le métabolisme de base qui y est inévitablement lié.?Une étude menée à Genève a démontré que la plupart des femmes qui pratiquent quotidiennement 20 à 30 minutes d’exercice (marche rapide, course…) évitent la prise de poids durant cette période de la vie.
Il est bien évident que d’autres facteurs peuvent intervenir dans cette prise de poids. C’est pourquoi il faut vérifier qu’il n’y a pas d’autre dysfonctionnement organique tel qu’une hypothyroïdie par exemple. Actuellement, ce dysfonctionnement de la glande thyroïde est excessivement fréquent. À lui seul, il entraîne une augmentation de poids et s’accompagne généralement d’une fatigue inhabituelle. On a constaté que cette affection touche de nombreuses femmes dans la cinquantaine. Sachez qu’il existe des moyens naturels de réguler cette glande thyroïde et d’agir sur le déséquilibre du système immunitaire parfois responsable de ce dysfonctionnement.
Les femmes en ménopause et parfois certains hommes après la cinquantaine sont aussi touchés par la perte osseuse (ostéoporose). Cette déminéralisation s’accompagne également d’une diminution du métabolisme basal.
On ne saurait que trop conseiller de surveiller son taux sanguin de vitamine D, d’autant que l’on sait que près de 80 % des Occidentaux présentent des carences en vitamines D !
Gardons à l’esprit que la prise de poids liée à l’âge n’est pas une fatalité, que l’on peut facilement adapter son alimentation aux besoins énergétiques de l’organisme et que tout le monde peut pratiquer une activité physique légère.