Les statistiques sont d’accord : la société actuelle demande trop, beaucoup trop et toujours plus. Et un résultat des courses qui n’est pas une surprise : les entreprises voient petit à petit les employés s’absenter de plus en plus pour maladie. Des certificats médicaux qui s’accumulent avec comme motif récurrent : épuisement ou plus communément le burn out. Même les mères de famille sont touchées et reconnues par ce mal être qui les rend « à bout » par le nombre de tâches qu’elles doivent supporter et endurer au quotidien. Les exigences sont croissantes mais notre système nerveux et émotionnel est lui pourtant stable.
Le burn out est enfin reconnu comme une maladie.
Alors certes, les causes sont réelles, profondes et le souffrant subit d’affreux moments de vie qu’il aimerait pouvoir effacer mais le burn out a une signification bien réelle. Quand on tombe dans les méandres des troubles nerveux et émotionnels, on oublie un peu tout ce qui nous entoure et très souvent, lorsqu’on est seul pour s’en sortir, on oublie de faire le point, de creuser pour trouver la faille qui nous a enfoncer si profondément.
Vous connaissez certainement l’expression commune qui dit « brûler la chandelle par les deux bouts » ? Et si l’on devait donner une définition émotionnelle au burn out, ce serait celle-là. Une personne ne peut aller aussi profondément dans de telles extrémités de vie. Très souvent l’individu qui voit son énergie diminuer à ce point a été au bout de lui-même, il a été emprisonné dans une espèce de spirale épuisante et aveuglante. Cet épuisement peut avoir lieu dans bien des domaines. On met très souvent le milieu professionnel en avant mais il n’est pas rare de voir un burn out se déclencher dans le milieu familial, amical ou encore personnel. Il n’y a pas de règles, l’épuisement est inscrit en nous car nous n’avons pas pu répondre à un certain idéal. A force de puiser dans nos réserves pour parvenir à un perfectionnement et une dévotion, le corps lâche prise et tombe malade.
La dépression n’est pas un burn out et vice versa.
Des amalgames peuvent se faire, des problèmes de définition peuvent être mis en avant mais une dépression n’est pas comparable avec un burn out. Il est important de bien pouvoir dissocier les deux.
Alors que le burn out survient suite à une mise sous pression, la dépression n’est pas la résultante d’un épuisement. La dépression nerveuse est une pathologie où les émotions sont mises en avant avec un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité. Le déprimé se ronge totalement de l’intérieur, il se morfond, il se sent misérable, déplorable voire détestable. Alors que la personne qui souffre de burn out tente à tout prix de sortir la tête de l’eau de sa situation de pression, celui qui subit une dépression a la difficulté d’exister dans le moment présent. Il combat contre le passé et fuit ce futur qui l’effraie au plus haut point. Avancer dans la vie est une étape compliquée ou les envies et désirs sont effacés par cette démission des émotions.
Et la déprime ?
Enfin, la déprime est, contrairement à la dépression, de courte durée et pourrait se définir comme un état dépressif qui nous plonge dans une profonde lassitude et un découragement. Très souvent les périodes les plus propices à ce genre de mal être sont l’automne et l’hiver où l’on subit les dépressions dites saisonnières. Un manque de luminosité fait ressortir les côtés sombres de notre personnalité ainsi que les situations compliquées que l’on vit et donc les problèmes semblent sans issus. La vie est dès lors vue comme un verre à moitié vide, donc de manière très négative et sombre. Cet état ne nécessite aucun traitement médical et très souvent la situation se rétablit d’elle-même au bout de quelques jours.
Source : Le grand dictionnaire des malaises et maladies de Jacques Martel