Le fait de serrer involontairement les mâchoires la nuit, mais aussi parfois en journée, est ce qu'on appelle le bruxisme. Si cela peut paraître sans conséquences au premier abord, en réalité, il n'en est rien. Cela peut conduire à des douleurs faciales, des traumatismes dentaires, des maux de tête, et même au déclenchement d'acouphènes !
Les mâchoires : chéri(e) ça grince !
On distingue le bruxisme statique, qui se caractérise par un serrement continu des mâchoires (plutôt le jour), et le bruxisme dynamique, qui se caractérise par des mouvements de la mâchoire provoquant un frottement des dents et un bruit important (grincements). C'est généralement le conjoint qui s'en aperçoit, lorsqu'il est réveillé la nuit par ce bruit désagréable. La personne qui souffre de bruxisme ne s'en rend généralement pas compte.
Personnellement, il m'a fallu souffrir d'acouphènes pour réaliser que j'avais constamment les mâchoires serrées durant la journée. C'est uniquement en cherchant désespérément les causes de ces acouphènes que j'ai pris conscience de cette mauvaise habitude. Ce n'était sans doute pas l'unique cause de mes problèmes, mais je pense sincèrement que cela y a contribué.
Depuis, je veille à relâcher mes mâchoires plusieurs fois dans la journée. Si vous n'avez pas de conjoint pour vous alerter (ou si son sommeil est lourd), certains signes doivent vous mettre en garde, car ils peuvent provenir d'un bruxisme nocturne.
Ces signes sont :
- Des douleurs dentaires ou dans la mâchoire, surtout au réveil.
- Une douleur irradiant au niveau du visage ou des tempes, surtout au réveil.
- Des douleurs aux cervicales ou au dos inexpliquées.
- Des maux de tête.
- Des maux d’oreilles.
- Des dents sensibles, fracturées ou qui semblent bouger.
- Une sensibilité aux boissons et aliments chauds ou froids.
Les mâchoires : s'attaquer à la cause
Le bruxisme est majoritairement causé par le stress. Retrouver un état apaisé est la priorité que vous devez vous fixer. Si comme moi, vous serrez les dents en journée, essayez d'en prendre conscience et de corriger cela. Comme c'est une habitude involontaire, cela vous semblera difficile au début.
Si vous n'arrivez pas à vous contrôler, fixez-vous une sorte de rituel. Accordez-vous, par exemple, 5 minutes toutes les heures pour relaxer vos mâchoires, vos épaules et votre cou. N'hésitez pas à masser vos mâchoires, à faire des mouvements pour détendre votre nuque et vos épaules tout en respirant profondément.
Vous pouvez aussi appliquer de la chaleur sur les zones tendues (une serviette chaude par exemple). Une autre méthode complémentaire consiste à coller une étiquette « ne pas serrer les dents » sur son ordinateur, pour bien garder à l'esprit votre objectif. Cela peut prendre du temps, mais petit à petit, vous serez davantage conscient du moment où vos mâchoires commencent à se crisper et vous agirez en conséquence. Que vous soyez victime de bruxisme la nuit ou le jour, vous devrez vous préserver du stress.
Les mâchoires, l'ennemi numéro 1 : le stress
Si l'on élimine les causes marginales que sont les anomalies dentaires, les maladies neurologiques et la prise de produits comme les amphétamines ou les antidépresseurs, l'anxiété, le stress et la dépression sont à l'origine de 90 % des cas de bruxisme.
Pour revenir à un état de sérénité, je vous propose ces quelques solutions :
- Calmer le mental en agissant sur le physique
Souvent, le bruxisme provient d'émotions refoulées qui ne veulent pas sortir. Le meilleur moyen de relâcher la pression consiste à dériver l'énergie mentale qui vous encombre vers le corps. Pour cela, l'exercice est le meilleur moyen (la marche suffit, pour ceux qui ne peuvent faire plus). Le yoga et le Qi Gong sont tout indiqués pour, à la fois, se relaxer et mettre son corps à contribution, mais vous pouvez aussi pratiquer le footing ou toute autre activité physique qui vous défoulera.
- Exprimer son mal-être
Serrer les mâchoires, grincer des dents (ce qui ressemble fort à de la rumination) est symboliquement très fort :
Les mots ne parviennent pas à sortir ! Essayer de trouver un moyen d'exprimer ce que vous avez sur le cœur ou ce qui vous contrarie. Que ce soit avec l'aide d'un psychologue, en trouvant un confident parmi vos amis, ou encore en tenant un journal (par exemple le soir, pour vous débarrasser des pensées envahissantes). Je vous conseille également de lire ou relire cette ancienne lettre sur le breathwork, une technique libératrice qui peut s'avérer utile.
Se détendre, en particulier avant le coucher, est primordial. Ne vous endormez pas avec vos soucis en tête et en étant crispé des pieds à la tête ! La cohérence cardiaque, la méditation en pleine conscience, un bain chaud, un bon massage et un repas léger seront vos meilleurs alliés. Fuyez les écrans (portable, télé, ordinateur, console de jeux, etc.), les excitants comme le café et l'alcool et les activités physiques. Plongez-vous plutôt dans un bon livre, dessinez, ou écoutez de la musique douce. Enfin, faites appel à la sophrologie ou à l'hypnose si vous n'arrivez vraiment pas à surmonter seul votre stress.
Les mâchoires : les plantes relaxantes pour vous accompagner
Aussi appelée ginseng indien, cette plante est incontournable de la médecine ayurvédique pour retrouver un meilleur équilibre émotionnel. Elle est parfaite pour contrer le stress en douceur. Vous pouvez prendre 100 milligrammes de racine, en gélules, trois fois par jour. Vous pouvez aussi en faire usage en infusion (1 à 2 grammes de poudre d’ashwagandha par tasse et ne pas dépasser 2 tasses par jour). L’ashwagandha est une plante qui ne doit pas être utilisée par les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les enfants et les personnes souffrant d’hyperthyroïdie. Les personnes allergiques aux solanacées devront également éviter d’en faire usage.
Cette plante permet de lutter contre le stress nerveux et émotionnel. Elle améliore la dépression légère à modérée, apporte un bien-être significatif et est très bien supportée. Ses effets ont été à maintes reprises confirmés par des études scientifiques sérieuses. C’est une tonique qui doit être prise le matin ou le midi pour ne pas perturber le sommeil. La posologie usuelle varie entre 100 et 300 mg par jour.
Il est conseillé de répartir cette dose journalière en deux prises et de se référer aux indications du fabricant. La prise de rhodiole est contre-indiquée chez la femme enceinte ou allaitante, chez les enfants, les personnes diabétiques ou ayant une maladie du foie et chez les personnes bipolaires. Ces plantes vont agir sur votre mental mais il s'agit aussi de vous relaxer musculairement.
En voici deux, adaptées au bruxisme :
Antispasmodique puissant, la camomille fait office d’antinévralgique reconnu pour être un puissant relaxant neuromusculaire. Vous pouvez prendre une à deux tasses d'infusion le soir.
Cette plante possède des propriétés antalgiques et est fréquemment utilisée pour traiter les douleurs musculaires grâce à son action relaxante et décontractante. Appliquez un peu de gel sur les parties contractées de votre corps, en insistant sur le cou et les mâchoires. Sans oublier le magnésium qui est le relaxant musculaire par excellence ! Vous pouvez le prendre par voie orale, mais j'ai une préférence pour la voie topique, c'est-à-dire en massage sur la peau.
Pour cela, procurez-vous de l'huile de magnésium (en magasin bio). C'est une solution de chlorure de magnésium qui contient 12 % de magnésium pur. L’huile de magnésium peut être appliquée directement sur la peau, comme une huile de massage. Vous pouvez aussi la verser dans votre bain, à la manière des sels d’Epsom. La pénétration par la peau permet une bonne distribution du magnésium à travers le corps.
En massage, insistez sur les épaules, les trapèzes, la nuque et les mâchoires. Cela peut vous picoter au début et c'est tout à fait normal, cela montre que vous manquez de magnésium. Si cela vous gêne trop, vous pouvez diluer l’huile avec de l’eau, puis augmenter progressivement la dilution pour arriver au final à une utilisation 100 % pure. Ce désagrément disparaîtra au bout de quelques jours.