À vous de choisir en toute connaissance de cause
Les produits chimiques sont actuellement omniprésents dans notre quotidien. Ils en font tellement partie intégrante, que nous en oublions parfois leur toxicité.
C’est ainsi que des produits antibactériens, antifongiques ou antiviraux comme le triclosan commercialisé depuis 1972 se révèle être une véritable catastrophe sanitaire. Son usage réservé au milieu hospitalier s’est rapidement étendu au marché plus vaste de l’hygiène courante.
Bien sûr aux doses données pour chaque produit pris individuellement, il ne présente aucune dangerosité, mais lorsque l’on cumule savons liquides, cosmétiques, déodorants, shampooing, dentifrice et autres produits antibactériens, la combinaison de toutes ces molécules toxiques commence à être inquiétante.
Au Canada, on estime que près de 1600 produits d’usage courant contiennent du triclosan, et que près de 80 % de la population est exposé à cette molécule. Ceci est confirmé par les analystes urine. Il n’y a pas que pour l’homme que cette molécule est nocive. Elle met à mal tout l’écosystème environnemental et aquatique.
Des scientifiques de Californie ont récemment publié une étude au sujet de l’impact du triclosan sur la fonction hépatique. Ils ont constaté que l’administration répétée de cette molécule sur une période de 8 mois (équivalent d’environ 20 années humaines) pouvait engendrer la prolifération de cellules hépatiques, le développement d’une fibrose et un stress oxydatif très important.
Ce qui est préoccupant, c’est que le développement de ces facteurs favoriserait le terrain inflammatoire propice au développement d’éventuelles cellules cancéreuses. Les animaux fortement sensibilisés au triclosan présent un risque accru de 80 % de développement de cancers contre une incidence de 25 % en d’autres conditions. De même que les tumeurs présentées par ces animaux sont beaucoup plus grosses et beaucoup plus nombreuses.
Le triclosan favoriserait donc le développement de tumeurs hépatiques microscopiques qui seraient vraisemblablement induites par d’autres facteurs toxiques de notre environnement ou de notre alimentation.
Même si les données récoltées grâce à des études animales ne sont pas toujours transposables aux humains, il est vraisemblable que des facteurs tellement nocifs pour les animaux le soient également pour l’homme.
Puisque dans le doute il est plutôt conseillé de s’abstenir, pourquoi ne pas utiliser un savon ordinaire, du vinaigre ou de citron ? D’autant qu’il a été démontré qu’en se savonnant convenablement les mains durant 20 secondes, on obtenait le même résultat d’asepsie qu’en utilisant des produits antibactériens puissants, mais toxiques.
Sources de cet article :
http://www.richardbeliveau.org/chroniques-prevention.html
Yueh MF et coll. The commonly used antimicrobial additive triclosan is a liver tumor promoter. Proc Natl Acad Sci USA,2014;111:17200-5.