Actuellement de nombreux médecins, nutritionnistes ou diététiciens, préconisent un régime sans gluten et sans caséine afin de favoriser un retour à la santé. D’après leur théorie, il semble que sous l’influence de divers facteurs génétiques et/ou environnementaux (alimentation moderne dénaturée, cuisson à haute température, prises fréquentes de substances chimiques…), la muqueuse intestinale agressée, fragilisée soit rendue trop perméable.
Au fil du temps et chez certains sujets prédisposés, cette hyperperméabilité intestinale, selon le vocable du docteur Seignalet, favorise le passage dans la circulation sanguine de macromolécules bactériennes et alimentaires. Cela occasionne un processus inflammatoire chronique ainsi qu’une réponse immunitaire « anormale » à l’origine de troubles de santé plus ou moins graves.
D’autres anomalies physiologiques ont été observées lors de l’ingestion de ces deux molécules alimentaires. Le gluten élève souvent anormalement le taux de sucre sanguin et la caséine provoque d’énormes poussées d’insuline, propices au vieillissement. La caséine élève aussi les facteurs de croissance et inflammatoires, les premiers augmentent les risques de cancers, les seconds déséquilibrent le système immunitaire. De plus, ces deux molécules alimentaires favorisent l’acidose tissulaire, elle-même source de nombreux déséquilibres et troubles de santé.
Le gluten est particulièrement présent dans le blé, le seigle et l’orge, ainsi que dans certains types d’avoine récoltés ou traités de la même manière que les céréales contenant du gluten. Quant à la caséine, on la trouve dans les produits laitiers. Ces deux éléments occupent une proportion très importante au sein de notre alimentation occidentale. Cependant, même si aux yeux de certains, entreprendre un régime sans gluten et sans laitage semble être difficile, cela n’est malgré tout pas impossible et le bénéfice de bien – être et de ressenti en vaut vraiment la peine. En effet, l’application de ces mesures diététiques dans l’alimentation quotidienne entraîne une amélioration immédiate chez certaines personnes, même si la disparition complète du gluten dans l’organisme peut prendre jusqu’à six mois et celle de la caséine un mois. Les partisans de ce régime préconisent de faire cet effort au moins durant un an, car certains organismes ont besoin d’un tel délai avant de ressentir une amélioration. Ce changement de régime permettant une régénérescence cellulaire des parois de l’estomac et de l’intestin, cela peut prendre du temps.
Bien que les phénomènes de sensibilité à certains aliments soient scientifiquement connus depuis plusieurs décennies, ils sont rarement pris en compte dans le diagnostic et dans la thérapeutique, malgré les preuves scientifiques supplémentaires de cette hyperperméabilité apportées encore en 2004 dans le cadre d’études sur la maladie cœliaque. Pratiquement, la suppression de la caséine et du gluten démontre depuis quelques années des améliorations étonnantes dans de très nombreux problèmes de santé : maladies auto-immunes, syndrome de fatigue chronique ou d’hyperactivité, dermatites, dermatoses, eczémas, psoriasis, ou encore problèmes comportementaux, psychiques ou psychotiques (autisme, schizophrénie, syndrome de Tourette…).
Même si cette théorie du régime sans gluten ni caséine ne semble pas fondée aux yeux de certains scientifiques, ce qui est indéniable, c’est que les céréales et les laitages sont des aliments récemment intégrés dans le régime alimentaire humain. L’espèce humaine s’est développée et a conquis la planète pendant près de sept millions d’années, nourrie particulièrement de cru et sans gluten, ni caséine. Les céréales et les laitages n’ont été inclus dans l’alimentation qu’au néolithique, c’est-à-dire il y a moins de dix mille ans.
Il est évident que la communauté médicale demeure sceptique face à cette théorie très intéressante malgré les résultats significatifs et probants de ces théories.