On ne peut parler d’alimentation vivante ou énergétique sans évoquer les graines germées.
Il est évident qu’en fonction de vos goûts et des données précédentes concernant les céréales, votre choix s’orientera vers les unes ou les autres de ces graines de vie. Le processus de germination, tout à fait naturel, permet d’accroître exceptionnellement la valeur énergétique et nutritive des végétaux.
La graine germée, d’après le docteur Tal Schaller, se définit comme « toute graine dont le métabolisme a été réveillé au contact de l’eau, de l’air, de la chaleur, et qui commence à croître ».
Il semble que de tout temps, lors des périodes d’expansion de toutes les grandes civilisations, les graines germées ont été utilisées, procurant ainsi à tous l’énergie et la vitalité nécessaires au développement de la société. Une autre évidence est que les habitudes alimentaires dégénèrent et s’alourdissent parallèlement au déclin de ces civilisations. Les graines germées tombent alors dans l’oubli.
De grandes populations telles que celles des Esséniens, par exemple, jouissaient d’une santé remarquable et, parmi leurs principes de vie et leurs habitudes alimentaires, nous retrouvons l’usage des graines germées. Il apparaît que les graines germées tenaient un rôle central dans la vie de ces communautés vivant très proches de la nature et précurseurs de ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’écologie.
À la fin du moyen âge, lors des très longs voyages des grands navigateurs comme Vasco de Gama, Magellan et le capitaine Cook, l’utilisation des graines germées excessivement riches en vitamine C permit aux équipages d’échapper à des maladies telles que le scorbut. L’autre technique pratiquée par ces grands explorateurs était l’urinothérapie, autrement nommée amaroli. Cette thérapeutique consiste à boire un peu de sa propre urine. Les minéraux et les vitamines évacués par le corps dans les urines sont ainsi recueillis. L’amaroli permet d’éviter les carences vitaminiques et minérales. L’utilisation du chou fermenté (choucroute) permit également d’éviter les carences en vitamine C durant ces nombreux mois d’expédition.
Ces trois moyens peu usités et méconnus sont néanmoins très efficaces, et permettent encore de nos jours à de nombreuses personnes de retrouver la santé. Certaines cuisines, telle la cuisine orientale, accordent encore à l’heure actuelle, une grande place aux graines germées. La grande valeur des graines germées est confirmée par de multiples études de laboratoires.
Le docteur Tal Schaller explique dans son ouvrage « Graines germées. Santé, vitalité, beauté » : « Si l’on donne une valeur nutritionnelle arbitraire de 100 à la graine, le fait de la moudre la fait passer de 100 à 10 ! Alors que si on la fait germer, cette graine passe de 100 à 1000 ou même 10000. La germination représente donc la technique la plus élégante pour apporter à notre organisme de la vie en puissance, du soleil concentré ».
Il y énonce d’ailleurs les 3 lois fondamentales de l’alimentation humaine qu’il résume par la règle des 3 V :
- V pour végétal, signifiant que l’alimentation doit être essentiellement d’origine végétale.
- V pour vivant : il s’agit de disposer de suffisamment d’aliments vivants pour nourrir qualitativement notre corps.
- V pour varié : la monotonie alimentaire est source de déséquilibres et de maladies. La santé est avant tout une dynamique du changement, et tout sectarisme alimentaire est à éviter.
La technique des graines germées est facile à pratiquer et peu onéreuse si votre santé et votre corps méritent de vous prendre quelques minutes par jour. Les graines germées très riches en enzymes sont très faciles à digérer et sont assimilables, même par des organismes malades.
Résumons, en quelques lignes, le processus de la germination qui vous fera certainement
mieux comprendre l’apport particulièrement intéressant de cette technique.
La graine entourée d’une enveloppe, le tégument, comporte et protège un embryon ou un germe qui ne demande qu’à se développer. Si les conditions de vie sont favorables, celui-ci développera d’un côté des radicules, qui lui serviront pour puiser l’eau et les minéraux dont la plante aura besoin, et de l’autre côté la future tige qui ne tardera pas à émerger de la graine afin de se diriger vers la lumière.
Pour germer, une graine a tout d’abord besoin d’eau, d’une température suffisante, environ 20 degrés centigrades et d’un apport d’air adéquat. Elle doit tremper dans l’eau afin de sortir de son état de repos. Le temps de trempage varie selon chaque sorte de graine. Lorsque la graine s’est imprégnée d’eau, son métabolisme s’accélère et le processus de la germination commence. D’extraordinaires transformations moléculaires se produisent. Les enzymes, activées, digèrent les graisses. Les protéines et les glucides en réserve dans la graine nourrissent l’embryon et en assurent la croissance. A ce stade de la germination, le germe est encore blanc et tendre. Il ne commencera à fabriquer de la chlorophylle que lorsqu’il atteindra la lumière. Et à ce moment, le processus de la photosynthèse transformera l’énergie solaire en matière végétale.
Lorsque les réserves intrinsèques de la graine seront épuisées, la plante commencera à vivre
par elle-même avec les substances qu’elle tirera du sol et qu’elle transformera en molécules organiques.
Il faut bien prendre conscience que la capacité qu’ont les végétaux de transformer ainsi la lumière solaire en substances vivantes, par la photosynthèse, est une opération véritablement alchimique, que l’homme est bien incapable de réaliser. C’est donc par l’intermédiaire des végétaux qu’il devra trouver les molécules organiques indispensables à son métabolisme. Ces molécules ne sont en fait rien d’autre que de l’énergie solaire stockée sous une autre forme.
Comme je l’ai déjà expliqué dans un autre article sur les céréales, l’amidon, pour être assimilé par le corps humain, doit être réduit en sucres simples par les enzymes. Ce qui représente une opération métabolique coûteuse en énergie pour notre corps. L’amidon des graines germées étant déjà « prédigéré » constitue une remarquable source de sucres simples, facilement assimilables pour notre organisme, car il ne lui demande aucun travail.
Ainsi, dans la graine en germination et dans un délai variant de quelques heures à quelques jours, se produit une fantastique augmentation de toutes les vitamines dont notre corps a besoin. Ce qui représente un phénomène biologique tout à fait étonnant.
Si de nombreux êtres humains souffrent de carences vitaminiques, on peut dès lors se dire que c’est tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas les graines germées et fatalement n’en consomment pas !
Il est bien évident qu’afin que les vitamines des graines germées conservent toutes leurs vertus, celles-ci doivent se manger crues, la cuisson étant un des éléments de destruction principale des vitamines dans l’alimentation occidentale moderne.
Les protéines stockées dans les graines sont également transformées en acides aminés, grâce aux enzymes, durant la germination. Il semble que la graine en germination synthétise de nouveaux acides aminés qui n’étaient pas présents dès le départ. Ce qui en fait une source protéique végétale de haute qualité directement disponible et assimilable par notre corps.
Le raisonnement précédent s’applique également aux acides gras contenus dans la graine qui ont, eux aussi, été transformés par les enzymes, en acides gras libres facilement assimilables. Les graisses d’origine végétale sont non saturées et n’entraînent pas les nombreux problèmes de santé que créent la plupart du temps les graisses saturées d’origine animale.
Il est intéressant de constater que, par l’intermédiaire des graines germées, la nature procure à notre corps un moyen facile de lui donner tout ce dont il a besoin pour fonctionner parfaitement. Faisons-lui confiance : elle sait, sans aucun doute mieux que tous les savants du monde, ce dont notre corps a besoin.