Bisphénol A
En 2006, Felix Grun et Bruce Blumberg, deux biologistes de l’Université de Californie, ont publié récemment une étude à propos des produits chimiques connus pour favoriser l’obésité. Ces éléments artificiels, que les chercheurs ont baptisés « obésogènes », sont des composés étrangers qui compromettent l’équilibre et le développement du métabolisme des lipides. Cela proviendrait du fait que, toutes ces molécules inconnues de notre corps souvent en perturbant les fonctions endocrines. (1)
Depuis 2006, les études ont identifié à peu près vingt substances de ce type considérées comme obésogènes. (2) .
Pire encore, au moins trois de ces substances sont communément retrouvées dans la plupart des ménages américains.
Bisphénol A
Le Bisphénol A – ou BPA – est sans doute l’obésogène le plus connu et l’un des plus dévastateurs. Sa découverte par un scientifique russe remonte à 1928. Cette molécule était utilisée comme substitut de l’œstrogène. Doit-on s’étonner dès lors qu’elle induise des perturbations endocriniennes ?
À partir de 1940, les industriels comprennent qu’il peut servir pour fabriquer des plastiques rigides. Ce composé synthétique sera donc utilisé dès 1957 dans la fabrication des plastiques polycarbonates et des résines époxydes ; en d’autres termes, il est présent dans un bon nombre de biens de consommation communs et courants tels que les bouteilles d’eau, les barquettes d’emballage et les boîtes de conserve. (3)
Bien que la « Food and Drug Administration » ait proclamé que l’exposition au BPA en petite quantité est sans danger, la recherche scientifique démontre toute autre chose. Une étude publiée dans « The Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology », par exemple, a prouvé que le BPA – qui peut fuir du contenant dans notre nourriture et nos boissons – a de nombreuses influences sur les voies endocrines. (4) Beaucoup d’études ont également associé l’exposition au BPA à l’obésité, qu’elle soit humaine ou animale. (5,6,7)
Phtalates
Les phtalates sont un groupe de produits chimiques ajoutés aux plastiques et à d’autres substances pour les ramollir et en augmenter la souplesse. C’est en 1936 qu’un chimiste français les synthétise. La pénurie de caoutchouc naturel après la 2ème Guerre mondiale est à l’origine de leur essor. Ils envahissent le marché pour être utilisés dans les plastiques souples et se retrouvent actuellement dans des centaines de biens de consommation – y compris les jouets pour enfants, les produits cosmétiques et pharmaceutiques, les contenants de nourriture et de peinture. Ils sont eux aussi liés à la prise de poids.
En fait, trois études indépendantes ont démontré que le taux de phtalates dans le corps est associé à
une augmentation accrue du tour de taille et de la graisse abdominale. ( 8,9,10)
Une autre étude, publiée dans le journal « Molecular and Cellular Endocrinology » en 2009, a prouvé que les phtalates pourraient favoriser la prise de poids en perturbant un récepteur d’hormone jouant une fonction clé dans le métabolisme des lipides et des hydrates de carbone. (11)
Sources :
(1) http://press.endocrine.org/doi/pdf/10.1210/en.2005-1129 [PDF]
(4) http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21605673
(5) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013935111001435
(6) http://press.endocrine.org/doi/abs/10.1210/jc.2011-1989
(7) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0892036211000742
(8) http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013935111003112
(9) http://www.biomedcentral.com/content/pdf/1476-069x-7-27.pdf [PDF]