Pas op voor giftige parfums en toiletwater

Dans notre société hyperaseptisée, les odeurs naturelles sont devenues intolérables et inadmissibles. Elles sont injustement (dans de nombreux cas) considérées comme un signe de malpropreté ; or une transpiration « fraîche » ne sent pas réellement mauvais. Elle ne sentira mauvais qu’après quelques heures lorsqu’elle sera oxydée et séchée sur les vêtements, vêtements qu’il faudra bien sûr laver. Masquer les odeurs naturelles par des déodorants ou par des parfums est donc chose courante.

Si presque tout le monde s’accorde aujourd’hui sur la toxicité des sels d’aluminium présents dans les déodorants d’autant plus toxiques qu’ils sont parfois anti-transpirants, peu de personnes connaissent la toxicité des eaux de toilette et des parfums.

Si les parfums d’antan été fabriqués à partir d’ingrédients naturels, ce n’est plus du tout le cas actuellement. Les nombreuses molécules naturelles ont été copiées par l’industrie chimique. Et si le corps tolère et sait se défendre ou éliminer les molécules que la nature a conçues, ce n’est pas le cas vis-à-vis des molécules chimiques créées de la « main » de l’homme même si selon les scientifiques elles ont la même structure.

Si la transparence dans la composition des produits cosmétiques augmente grâce aux nouvelles législations INCI, sous le couvert du secret professionnel les parfums échappent à la règle, car hormis les allergènes reconnus, les fabricants n’ont pas l’obligation d’en révéler toute la composition. Et ce n’est certainement pas parce qu’il n’y a rien à dire au sujet de leurs divers composants. Irritants, cancérigènes, allergisants ou encore perturbateurs endocriniens ne manquent pas dans les flacons !

Selon Julien Kaibeck[i], un parfum contient souvent des dizaines, voire des centaines de composés (volatils le plus souvent). Et toujours selon ce spécialiste en matière de cosmétiques naturels :

Mauvaise nouvelle, la quasi-totalité des parfums de grandes marques est formulée à base de composés synthétiques, et ils ne sont pas sans polémiques. Quel dommage pour des produits qui coûtent si cher !

Liste des substances dangereuses

Depuis de nombreuses années, les phtalates sont accusés d’être à l’origine de perturbations hormonales (fertilité, voire cancers). Pourtant le diéthyl phtalate (DEP) est encore utilisé dans de nombreux cosmétiques, y compris dans les parfums. Il s’utilise pour rendre l’alcool (composant majeur des parfums) impropre à la consommation. Et s’il est vrai que chaque produit cosmétique pris individuellement semble sans danger, les organismes officiels qui en établissent les seuils de tolérance ne tiennent jamais compte des utilisations répétées plusieurs fois dans la journée ou du cumul de l’utilisation de plusieurs produits. Aux yeux de nos protecteurs officiels, si le risque semble faible, rappelons-nous que chacun possède un seuil de sensibilité différent et que l’usage de ces parfums par certaines personnes pourra avoir des conséquences plus ou moins importantes.

L’ethylhexyl methoxycinnamate est l’appellation INCI de l’octyl-methoxycinnamate, 2-ethylhexyl p-methoxycinnamate, 2-ethylhexyl 4-methoxycinnamate et autres synonymes imprononçables. L’usage de ce filtre anti-UV ne se limite pas produits solaires. Il y en a dans certaines crèmes de jour, dans les fonds de teint ainsi que dans les parfums et les eaux de toilettes. In vivo, une étude au sujet de cette molécule a démontré qu’elle pouvait impacter le fonctionnement des œstrogènes et celui de la thyroïde.

Le butylphenyl methylpropional constitue l’un des 26 allergènes réglementés. Il procure un arôme fleuri qui évoque le muguet. Sa présence doit obligatoirement figurer dans la liste INCI dès que sa concentration est supérieure à 0,001 % dans les produits sans rinçage et de 0,01 % dans les produits à rincer. Également perturbateur endocrinien, il est omniprésent dans les parfums et pas uniquement dans les produits « bas de gamme ». Exemple : déodorants Adidas, Axe et autres labels connus. Dans les shampooings Dove, Elsève, Timotei, après-shampooings Le Petit Marseillais, Head & Shoulders, Saint Algue, Yves Rocher… Arrêtons là cette liste interminable[ii].

Plus inquiétant, on le trouve dans des produits réputés comme étant plus « naturels » : Biotherm, Nuxe, Payot, Evian ou L’Occitane. Et côté eaux de toilette, ce n’est pas mieux même si elles sont très coûteuses comme celles de Chanel et un peu moins onéreuses pour les eaux de parfum de chez Yves Rocher.

En rajoutant les muscs synthétiques à cette courte liste loin d’être exhaustive, nous montrons seulement une toute petite partie émergée de l’iceberg des toxiques que renferment ces produits odorants chers et tendance !

Les muscs synthétiques, comme les autres perturbateurs endocriniens, se retrouvent dans le sang des adultes et dans celui du cordon ombilical de nouveau-nés, et ils y font des dégâts puisqu’ils interfèrent avec les fonctions hormonales.

Les parfums et les eaux de toilette sont d’autant plus toxiques qu’ils sont généralement vaporisés dans la région du cou près de la glande thyroïde. Cette glande est celle qui assure le bon fonctionnement de l’ensemble de notre métabolisme de base (réactions physiologiques qui assurent la vie). Cette glande est également celle de la sensibilité. Elle est donc la première à encaisser la toxicité des perturbateurs endocriniens et de l’ensemble des pollutions, y compris les pollutions électromagnétiques, auxquelles le corps est soumis.

Tous les toxiques confondus constituent l’une des raisons des nombreuses maladies actuelles dites de civilisation dont font partie toutes les formes d’hypothyroïdie entre autres, mais également les troubles de l’attention, l’hyperactivité, la fibromyalgie, le burnout, etc.

Les déodorants toxiques peuvent aisément être remplacés par le bicarbonate de soude, la pierre d’alun ou encore par du gel d’aloe vera auquel on mélangera quelques gouttes d’huile essentielle (palma rosa par exemple ou plus frais en été menthe poivrée).

Quant aux parfums, pourquoi ne pas simplement poser quelques gouttes d’une huile essentielle de qualité et qui vous plaît derrière l’oreille, dans la nuque ou sur les poignets ? Rien de plus simple et de plus naturel !

[i] https://www.lessentieldejulien.com/2014/12/parfums-toxiques-recette/

[ii] https://www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesirables-n941/liste/deodorants-et-parfums-ci1/

HBE Diffusion, PANNE Carol 3 april, 2018
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