Vous avez fait le choix d’allaiter votre enfant ? Sachez que le lait maternel est calmant, cicatrisant, anti-fongique, anti-infection, anti-viral et hydratant. Pour vous aider dans cette approche naturelle de l’alimentation de votre enfant, voici des conseils naturopathiques pour un allaitement sans encombres.
L’allaitement en France : quelques chiffres
Selon la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’ Évaluations et des Statistiques), en France, « en 2013, la part des nourrissons allaités à la naissance s’élève à 66 %. Elle n’est plus que de 40 % à 11 semaines, 30 % à 4 mois et 18 % à 6 mois». À noter que ce taux est relativement stable depuis une dizaine d’années et aurait même tendance à très légèrement augmenter.
Le lait maternel, le meilleur des laits
Le lait maternel comble absolument tous les besoins nutritionnels de l’enfant jusqu’à ces 6 mois.
Il se conserve à température ambiante pendant 4 à 6 heures et 1 semaine au réfrigérateur.
La composition du lait varie en fonction de la mère, de la durée de la gestation, l’allaitement, de la technique d’extraction et de sa conservation.
- Les lipides, jusqu’à 55% des apports caloriques de l’enfant.
La composition du lait change au cours de la même tétée : le « dernier » lait est plus riche en acides gras. Une femme ayant mis au monde un enfant prématurément aura un lait bien plus riche en acides gras afin de couvrir les besoins plus importants d’un petit prématuré. Il a été remarqué également que les femmes n’ayant pas beaucoup de réserves lipidiques compensent en ayant une sécrétion lactée plus importantes…
Les acides gras représentent une source d’énergie et participent à la bonne constitution de tout le système nerveux (le cerveau en est friand) et des membranes cellulaires.
- Les protéines
Le taux de protéines passe de 15,8g/l dans le colostrum à environ 8-9g/l dans le lait. Les protéines présentent dans le lait n’ont véritablement q’une valeur de « transporteurs » de minéraux, de vitamines, de neurotransmetteurs. Le taux est proportionnel à la stature du bébé qui met du plus de temps à grandir qu’un autre mammifère.
On retrouve également du de l’eau, du lactose, des vitamines et des minéraux et oligo-éléments en quantité variable.
Faut-il vous supplémenter pour avoir un « meilleur » lait?
La plupart du temps, si vous vous nourrissez correctement et que vous vous accordez des temps de repos, il n’est pas nécessaire de vous supplémenter. Généralement, le taux lacté des vitamines est peu modifié par la prise de compléments alimentaires. En effet, les nutriments contenus dans le lait maternel ont une biodisponibilité maximale.
En somme, si vous deviez vous complémenter, ce serait avant tout pour vous, pour améliorer votre état général que pour la qualité de votre lait.
Alors, que mettre dans votre assiette ?
Les besoins de la femme allaitantes sont plus importants que ceux de la femme enceinte. Il est donc d’autant plus nécessaire de :
- Privilégier une alimentation hypotoxique, biologique ou du jardin
- Consommez des légumes et des fruits crus ou peu cuits, des graines germées et des algues (spirulines, nori etc…)
- Penser aux oléagineux (noix, amandes, noisettes …) et aux graines non grillées et non salées (sésame, pépins de courge, pignon de pin…)
- Préférer les céréales complètes ou semi-complètes (pâtes, riz, quinoa, sarrasin …)
- Limiter drastiquement tous les excitants : café, thé, cigarettes, sucre etc…
Une hydratation optimale
Une femme allaitante a besoin de boire davantage qu’une non allaitante.
Pensez aux infusions pour non seulement vous hydrater mais aussi pour favoriser la lactation ou au contraire la diminuer si vous entamer le sevrage.
Phytothérapie de la femme allaitante
De nombreuses marques ont créé des mélanges « allaitements ». Ils sont en général fort intéressants et bien dosés.
Pour favoriser l’allaitement vous avez les plantes dites galactogènes qui sont :
- le fenouil
- l’anis
- fenugrec
- la maca
- le chardon béni
Et celle qui, au contraire, diminue la production de lait :
- la sauge
- le persil
- menthe poivrée
Et pour celles qui ont une lactation abondante, pensez au don de lait ! Rapprochez-vous du lactarium de votre secteur pour connaître les modalités.
En tant que naturopathe, je conseille régulièrement des infusions d’ortie pour son haut pouvoir reminéralisant.
Pour soulager engorgement et crevasses
Les engorgements peuvent être très douloureux. La chaleur favorisera la circulation sanguine et lymphatique. Appliquez une lingette en coton chaude sur le sein entre deux tétées. Certaines mettent des feuilles de chou écrasées dans le soutien-gorge… À tester !
Quant aux crevasses, elles se cicatriseront en appliquant tout simplement quelques gouttes de votre lait qui, comme énoncé en introduction, est cicatrisant et antiseptique. Vérifiez la position de votre enfant et qu’il ouvre correctement sa bouche lors de la tétée.
Autres usages du lait maternel…
Selon Violaine Bideau dans « Le lait maternel, notice d’utilisation » paru dans le magazine Allaiter aujourd’hui • Oct/Nov/Déc 2013
- dans les yeux, en cas de conjonctivite purulente, d’orgelet ou de simple irritation (après une poussière dans l’œil) ;
- dans les oreilles, en cas d’otite ;
- dans les narines, en cas de rhinite ;
- sur la peau, et plus précisément :
- sur le nombril des nouveau-nés, pour les soins du cordon ;
- sur les fesses, le sexe : en cas d’érythème, de rougeur, d’irritation, de très légère jusqu’aux fesses à vif ;
- sur les mamelons abîmés (crevasses, morsures ou simplement mamelons endoloris) ;
- sur les lèvres gercées ;
- sur les irritations, la peau desséchée, par exemple sur les ailes du nez lorsqu’on s’est trop mouché (rhinite allergique, rhume) ;
- sur les coups de soleil ;
- sur les bobos variés, aussi bien sur la peau que sur les muqueuses (brûlures légères, coupures superficielles, égratignures, écorchures, griffures de chat, de rosier ou autre, ampoules, irritations, aphtes, etc.) ;
- sur les boutons de tout, notamment acné et varicelle.
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