Les neurotransmetteurs sont des molécules chimiques qui permettent aux neurones de communiquer en eux. Le message est déterminé par la qualité de cette molécule en stimulant ou en inhibant le neurone post-synaptique . Ainsi, la sérotonine ou 5-hydroxytryptamine (5-HT) est aussi connu comme être l’hormone de la bonne humeur. Voyons ensemble quels effets cette molécule chimique peut avoir sur vos comportements.
Pour mesurer le taux de sérotonine, certains auteurs avancent qu’il est possible de doser sa concentration en effectuant une prise de sang ou des analyses d’urine. D’autres, contestent cette méthode et affirment que seul un prélèvement de liquide cérébro-spinal est réellement fiable. Ceci-dit, il est tout de même possible d’évaluer grossièrement un déficit en sérotonine en prenant en considération les différents signaux que vous corps vous envoie.
A quoi sert la sérotonine ?
La sérotonine joue un rôle de régulateur de l’humeur. Elle temporise l’agressivité, l’inhibition, le rapport à la souffrance et les pulsions alimentaires.
Une étude à montré qu’en temps normal, rat et souris cohabitent ensemble sans heurts. Or, si leur taux de sérotonine est bas, les rats deviennent agressifs et massacrent les souris !
De plus, la sérotonine intervient dans l’endormissement en calmant le flot de pensées parasites et dans les comportements alimentaires pulsionnels dirigés vers le sucré surtout en fin de journée.
Un déficit en sérotonine peut amener àla dépression caractérisée par non seulement une humeur fluctuante, une certaine impulsivité, une irritabilité mais aussi des pulsions alimentaires portées sur le sucré et enfin par des difficultés d’endormissement dus à une agitation mentale.
Notons également, qu’un déficit en sérotonine est parfois relié à un comportement addictif (tabac, alcool, jeux etc…) et agressif.
Dans certains cas de suicides violents (suite à un infanticide par exemple), les taux de sérotonine étaient extrêmement bas. Par ailleurs, un enfant ayant un taux bas de sérotonine sera prédisposé à avoir un comportement criminel ou suicidaire selon les résultats de l’étude scientifique de l’équipe du docteur Markus Kruesi de l’Université de l’Illinois, Chicago.
Comment la sérotonine est-elle produite ?
La sérotonine est synthétisée à partir d’un acide aminé qui est nommé le triptophane. On dit alors qu’il est un précurseur de la sérotonine (entre autre). Il est donc indispensable et ne se trouve que dans l’alimentation. Étant un acide aminé, le triptophane n’est présent que dans la composition de certaines protéines. Pour que la production de sérotonine soit effective, le tryptophane doit être couplé avec des glucides. Ainsi, les aliments à privilégier sont la banane, le chocolat noir, le riz complet, les légumineuses, l’arachide puis la viande rouge, la volaille, le poisson et les œufs.
95% de la sérotonine est produite par les cellules composant les parois de l’intestin, les entérochromaffines, grâce à la présence de bactéries bénéfiques contenues dans le microbiote intestinal. Cette sérotonine passe directement dans le système sanguin et joue aussi un rôle dans la coagulation du sang lors de plaie.
Comment augmenter son taux de sérotonine ?
- Avoir une alimentation personnalisée enrichie par la prise de probiotiques adaptés peut être un bon début.
- Limiter les sucres raffinés, les sodas et boissons énergisantes qui détériorent la flore intestinale
- Avoir une activité sportive est essentiel car ceci augmente la synthèse de sérotonine.
- S’exposer au soleil pour faire le plein de vitamine D
- se complémenter en safranal, molécule extraite du safran (voir article sur le safran et la dépression)
- Méditer pour apprendre à gérer le stress qui est un grand perturbateur des fonctions métaboliques.
- Entretenir des pensées positives, se faire masser, se balader dans la nature
Sérotonine et dépression
Certains anti-dépresseurs permettent la recapture de sérotonine pour améliorer la communication entre les neurones. C’est le cas du fameux Prozac.
Accompagner une dépression due à un déficit sérotoninergique n’est pas la même démarche qu’accompagner une dépression dopaminergique. Dans le premier cas, les fins de journées sont difficiles, ponctués par des sautes d’humeur, une impatience, une irritabilité palpable, un besoin de compensation sucrée et des insomnies marquées. Dans le second cas, ce sont les réveils qui sont compliqués, il y a une baisse de la motivation et de la concentration, une difficulté dans la mise en route matinale, une apathie générale, parfois une fuite dans le sommeil, etc…
Pour conclure, la sérotonine mérite amplement son surnom d’hormone du bien-être. Cependant, elle a besoin d’être « alimentée » non seulement par ce que vous mettez dans votre assiette mais aussi par vos pensées et votre hygiène de vie !