Les régimes végétaliens et végétariens font de plus en plus d'adeptes. 

Ce qui était encore marginal il y a quelques années est devenu un mode de vie de plus en plus prisé pour des raisons de santé ou de conscience écologique. 

Je suis, bien entendu, favorable à cette tendance mais à condition de veiller à la qualité de ce que l'on met dans son assiette car, malheureusement, alimentation végétarienne ne rime pas toujours avec santé... 

Une enquête qui met à mal ce marché juteux 

Lorsqu'on prend le temps de cuisiner à la maison, les protéines végétales brutes ou très peu transformées comme les légumineuses et les céréales sont parfaites pour remplacer les produits carnés. 

Malheureusement, avec nos modes de vie à cent à l'heure, beaucoup choisissent la solution de facilité et se tournent vers les préparations végétales du commerce. 

Après avoir enquêté sur la qualité de ces produits, l'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), prévient que nombre d'entre eux, vendus dans les supermarchés, seraient à la fois hyper-transformés, onéreux, et pas aussi bon pour la santé qu'on voudrait nous le faire croire​. 

95 plats végans à base de soja, légumes, légumineuses, ou céréales ont été analysés, le tout réparti en trois catégories : les galettes végétales, les imitations de viande, et les produits panés. 

Les résultats sont assez inquiétants…  

Les produits passés au crible ne contiennent en moyenne que 39% d’ingrédients d’origine végétale ! 

Alors, que trouve-t-on dans les 61 % restants ? 

Eh bien, principalement de l’eau, des matières grasses, du sel, des épices et des additifs. 

56% des produits ont l’eau comme ingrédient majoritaire et les imitations de viande sont les plus concernées (72%) ! 

Au-delà de cette tromperie peu glorieuse mais sans grandes conséquences pour la santé, ce qui est plus inquiétant est la grande quantité de sel, de gras et de sucre que l'on trouve dans ces produits. 

Il faut aussi retenir que 8 produits sur 10 contiennent au moins un additif. ​ ​La majorité des additifs utilisés sont des agents de texture (64%), des arômes (23%), puis des colorants (3%). 

Les 9% restants étant des additifs divers : acidifiants, anti-agglomérants, antioxydants. 

Nous pouvons, à ce stade, vraiment parler d'alimentation ultra-transformée. 

Un test édifiant 

Il convient de se pencher plus en détail sur ce qui pose un problème majeur selon moi. 

Voici une comparaison nutritionnelle entre un steak végétal et un steak de bœuf : 

Nous pouvons voir que les imitations de viande sont significativement plus sucrées et salées que leur homologue carné. 

Notons tout de même une teneur en fibres plus importante et le fait qu'elles contiennent beaucoup moins d'acides gras saturés. 

Nous pourrions penser que l'un dans l'autre cela s'équilibre. 

D'un point de vue purement nutritionnel peut-être, mais ce qui reste pour le moins contrariant est que bon nombre de publicités vantent l'atout santé des produits végétariens ou végans. 

Dans les faits, on est loin du compte. 

Le sel et le sucre sont aussi néfastes pour la santé que les graisses saturées ! 

D’ailleurs, toujours dans ce sens, une autre étude2 montre que les barres de céréales, les céréales du petit-déjeuner, les desserts et les fromages vegans sont quant à eux trop riches en graisses saturées. 

Pour vous donner quelques points de repère voici ce à quoi vous devez faire attention en lisant les étiquettes : 

• Graisses totales 

Élevées : Plus de 17,5 g de gras pour 100 g 

Basses : 3 g ou moins 

• Graisses saturées 

Élevées : plus de 5 g de graisses saturées pour 100 g 

Basses : 1,5 g de graisses saturées ou moins 

• Sucres 

Élevés : plus de 22,5 g de sucres totaux pour 100 g 

Bas : 5 g de sucres totaux ou moins pour 100 g 

• Sel 

Élevé : plus de 1,5 g de sel pour 100 g (ou 0,6 g de sodium) 

Bas : 0,3 g de sel ou moins pour 100 g (ou 0,1 g de sodium) 

Une question de prix ? 

Alors comment faire pour avoir l’assurance d'une meilleure qualité ? Payer un peu plus cher ? 

La réponse est non ! 

L'étude à laquelle je me réfère montre qu’il y a une faible corrélation entre le prix et le Nutri-Score, la quantité d’ingrédients d’origine végétale, la quantité d’additifs et l’origine des ingrédients. 

Avec ce nouveau marché en plein boom, les industriels proposent une gamme de produits de plus en plus variés et attractifs à grands coups de marketing. 

Peu à peu, ce qui avait éloigné les consommateurs d'une alimentation peu respectueuse de la planète et de la santé les rattrape finalement. 

Les géants du secteur agro-alimentaire appliquent les mêmes méthodes que pour le consommateur lambda : élaborer des produits faciles à cuisiner, addictifs (d'où la présence excessive de sel, de graisse et de sucre), et qui plaisent au plus grand nombre. 

Pour revenir sur la question du prix, on se rend tout simplement compte que pour les industriels « manger végan » est synonyme « d'avoir le porte-monnaie bien garni ». 

Une enquête de la DGCCRF de 20203 souligne que : « la marge brute des professionnels sur les produits végans semble [...] plus importante que pour des produits « traditionnels ». 

En effet, en moyenne, le kilo de steak végétal revient par exemple à 13 €/kg contre 10.5 €/kg pour l'équivalent animal. 

Retour à la case départ ? 

En se développant, on voit à quel point le marché végan se rapproche de plus en plus du modèle tristement traditionnel avec le profit comme principal objectif. 

On importe à bas prix les ingrédients et on revend le produit fini au prix fort, sans faire grand cas de l'écologie ou de la qualité nutritionnelle. 

C’est pourquoi je vous invite à faire très attention à la provenance des produits que vous achetez, à la façon dont ils sont fabriqués et à leur bénéfice pour la santé. 

Mieux vaut faire vos courses dans les magasins spécialisés où l'éthique est de mise plutôt qu'au supermarché du coin. Et surtout… 

Rien de mieux que le "fait maison" ! 

Choisir le régime végétarien ou végétalien demande une certaine capacité d'adaptation. 

Faire ses courses demande plus de temps et d'attention. 

Il faut aussi accepter le fait que les saveurs soient différentes de celles dont nous avons l'habitude. 

Le fait que les industriels cherchent à se rapprocher le plus possible des plats à base de viande montre bien qu'il y a une véritable demande de la part des consommateurs. 

On veut du steak sans steak ! 

Toute l'absurdité est là. 

La réalité est qu'il faut apprendre à cuisiner différemment, à marier des ingrédients nouveaux, à sublimer les recettes avec des épices et des herbes aromatiques. 

Le jeu en vaut la chandelle  

Les études ​sont formelles, un régime végétarien maison permet : 

• D’éviter le surpoids. Les chercheurs ont constaté que la prévalence du surpoids ou de l’obésité était de 40 % chez les omnivores contre 25 % seulement chez les végétariens ; 

• De diminuer d’environ 15% le risque de maladies cardiovasculaires (hypertension, AVC, artériosclérose, infarctus…). Il a aussi été signalé que les végétariens présentaient un risque d’hospitalisation ou de décès par maladie cardiaque inférieur de 32 % à celui des non-végétariens ; 

• De diminuer considérablement le risque de développer un diabète de type 2. Les végétaliens sont même 62 % moins susceptibles de développer un diabète, tandis que les végétariens bénéficient de 38 % de diminution du risque ; 

• De se prémunir contre certains cancers, en particulier les cancers touchant la sphère gastro-intestinale. Le risque de cancer de la prostate est également diminué de 35 %6,7! 

Et vous, quels sont vos endroits préférés pour trouver de bons produits végans ? 

Êtes-vous attentifs à la qualité nutritionnelle lorsque vous en consommez ?