« Il ne faut pas pousser mémé dans les orties » ? Et pourtant, si elle souffre de rhumastimes, cela pourrait lui faire grandement du bien ! On pourrait presque dire que ses bienfaits sont à la hauteur de ses désagréments… L’ortie, au delà des apparences et des préjugés… zoom sur ses nombreux bienfaits !
Composition de l’ortie
Les feuilles contiennent des acides aminés essentiels et des protéines à la hauteur de 8 à 20% de leur poids frais. Elles sont également riches en fer ce qui est intéressant pour les cas d’anémie.
Par ailleurs, on note aussi la présence de silicium qui joue un rôle prépondérant dans le maintien des tissus conjonctifs comme la peau, les cheveux, les articulation, les tendons et les ongles et qui , de plus, permet la synthèse de l’acide hyaluronique et du collagène.
L’ortie est composée également de caroténoïdes (luétine et zéaxanthine) qui protègent de la cataracte et de la dégénérescence maculaire liée à l’âge DMLA.
Sa richesse en chlorophylle lui confère des propriétés détoxifiantes sur le plan sanguin.
Bon à savoir : 300g d’ortie cuite apporte la ration journalière de protéine, de fer, de calcium et de zinc ! Et elle contient 3 fois plus de vitamine C que l’orange !
Utilisation de la partie aérienne de l’ortie
Avant d’être inscrite au Codex de la pharmacopée française en 1818, l’ortie était déjà reconnue depuis l’Antiquité pour stopper les saignement et favoriser la coagulation. Il suffisait d’appliquer du jus de feuilles fraîches directement sur la plaie pour que celle-ci arrête de saigner.
Plus tard, elle était utilisée à des fins anti-diarrhéique, antidiabétique et comme dépurative. Dans la tradition populaire, il était courant de se fouetter avec un bouquet d’orties pour se soulager des douleurs rhumatismales.
En infusion, les feuilles d’ortie calme les troubles respiratoires.
Bon à savoir : victime d’une malencontreuse caresse urticante ? Froissez des feuilles de lierre ou de plantain entre les doigts et appliquez le jus directement sur le bouton. Sinon, un peu de vinaigre !
Utilisation des racines d’ortie
La racine d’ortie a une action sur les problèmes prostatiques notamment dans le cas d’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), de trouble de la miction d’origine prostatique. Les propriétés diurétiques de la racine d’ortie permettent d’augmenter le volume et le débit urinaire favorisant ainsi l’élimination des résidus post-mictionnels. Il est intéressant de savoir que l’OMS recommande de l’ortie dans la prévention des calculs rénaux.
Ortie et allergies
En 2009, une étude a démontré les propriétés anti-allergiques de l’ortie qui, à une dose de 300mg d’extrait de feuille par jour, inhibe les récepteurs de l’histamine et régule la production de prostaglandine diminuant ainsi les phénomènes inflammatoires.
Ortie et reminéralisation
La richesse de l’ortie fraîche en minéraux et oligo-élément en fait un allié de choix dans les cures de reminéralisation dans les cas de fatigue chronique (asthénie), déminéralisation, anémie… Elle est également recommandée pour fortifier des cheveux cassants, ternes, gras et aussi dans pour soulager l’acné grâce à sa forte teneur en zinc qui est notamment sébo-régulateur et anti-inflammatoire.
Ortie et jardin
Faire son purin d’ortie soi-même est légal en France depuis 2014… Le purin d’ortie favorise la croissance des plantes et les protège de certaines maladies.
Voici sa recette : laisser macérer 1 kg de plante fraîche hachée pour 10 litre d’eau de pluie dans un contenant fermé et hermétique. La température extérieure doit être d’au moins 20°C. Remuer chaque jour la préparation et ce, pendant 5 à 6 jours jusqu’à ce qu’une mousse de fermentation apparaisse. Quand la mousse disparaît, le purin est prêt !
Filtrer la préparation et remplir des bidons opaques au maximum pour la conserver pendant 2 ans à l’abri de la lumière et de la chaleur.
Attention, le purin d’ortie s’utilise dilué sinon, vous risquez de brûler vos plantes !
Ortie et cuisine/crusine
En velouté, en pesto, en terrine ou en salade, les jeunes pousses d’orties peuvent être mangées crus (de préférence) ou cuites.
Pour les cueillir, attraper les jeunes pousses par le dessous, dans le sens des poils urticants, puis rouler les feuilles délicatement pour casser les picots responsables des démangeaisons. Ensuite, vous pouvez les déguster crues, en en-cas champêtre (les enfants sont souvent friands!) ou en salade avec, pour rester dans le thème, des pissenlits, des pâquerettes, etc…
Les orties peuvent être considérées comme de la mauvaise herbe car elle est urticante et prolifère rapidement grâce à son réseau de racines de surface. Or, une fois que l’on connaît ses nombreux bienfaits, en avoir dans son jardin peut devenir rapidement un atout.