Vous perdez l’envie, la « niac », vous avez envie de pleurer sans raison, vous ne dormez plus la nuit mais par contre le jour, vous êtes épuisé. Vous ne ressentez plus de plaisir, même manger n’excite plus vos papilles. Enfin, vous consultez votre généraliste qui vous prescrit un antidépresseur pour diminuer les symptômes et vous aider à surmonter cette période morose. De retour chez vous, vous passez laborieusement chez votre pharmacien qui vous délivre tant le médicament que l’espoir d’aller mieux. Les jours se passent et oui, chimiquement, vos idées noires se dissipent un peu mais dans le fond, vous ne prenez pas les problèmes à bras le corps. Peut-être êtes-vous déprimé ou vous souffrez de dépression saisonnière ?
Article rédigé par le Dr. Thierry Schmitz
Des chiffres qui donnent le tournis : 1 belge sur 10 consomme des antidépresseurs
D’après l’OMS (l’Organisme Mondial de la Santé), la dépression toucherait près de 300 millions de personnes dans le monde. On estime chaque année à près de 800.000 personnes qui se suicident. L’accumulation de différents facteurs tels le chômage, le deuil, les traumatismes divers, mais aussi stress chronique, ou encore des raisons biologiques affectent de manière plus ou moins prononcée les personnes dépressives. L’alimentation complètement dénaturée, les régimes farfelus, la phobie des graisses et la consommation de sucre sous toutes ses formes sont tant d’éléments majeurs favorisant la descente aux enfers. Cette maladie est une manne céleste pour l’industrie pharmaceutique qui se remplit les poches de dollars bien verts. Combien de comprimés seront prescrits, déjà pour un simple coup de blues ? Pendant combien de temps devrez-vous prendre le traitement ? Ces comprimés vont-ils changer votre vie ? Serez-vous le plus heureux des hommes avec cette solution miracle ? Une fois le petit doigt dans l’engrenage, il est quasi impossible de s’en dépêtrer. Sans oublier l’accoutumance provoquée par ces médicaments. L’industrie des petites pilules roses se frotte les mains : chaque malade rapporte gros et pour longtemps.
La situation devient préoccupante. Et pourtant, d’autres solutions existent. Difficile de croire qu’en modifiant notre flore bactérienne, de nombreux symptômes comme la dépression, les changements d’humeur, l’anxiété, le stress peuvent diminuer significativement et de façon pérenne. Tout ne se jouerait pas dans notre tête mais bien dans notre lumière intestinale. La petite pilule du bonheur ne serait plus chimique et inévitable en cas de morosité prolongée, de tristesse et de fatigue chronique. Bien plus ! Vous pouvez être acteur de votre bonheur et maître de vos émotions.
Le miracle, vous le devez à ces milliards de bactéries qui peuplent votre intestin et qui font la pluie et le beau temps dans votre cerveau. Elles portent un nouveau nom. On ne parle plus de probiotiques mais de « psychobiotiques » car on le sait maintenant, avec certitude, que la clé de la sérénité est enfouie dans votre tuyauterie.
Les impacts sur le système immunitaire, sur le développement des allergies, des intolérances, de l’inflammation même sont établis depuis longtemps déjà. Mais l’axe cerveau-intestin, via le nerf vague, qui permet un connexion immédiate, simultanée, n’a pas encore livré tous ses secrets. On sait que les deux compères communiquent entre eux en permanence, que sur 10 messages, 9 sont envoyés par l’intestin. Incroyable non ? Si cet intestin est irritable et irrité, s’il est trop perméable, les messages seront soit tronqués, soit incomplets et peuvent être source d’incompréhension de part et autres. La dysbiose ou déséquilibre de la flore commensale, résultante d’un terrain pauvre et détérioré, favorise les états dépressifs et les maladies de civilisation comme le syndrome métabolique ou les maladies neurodégénératives.
Quand l’infiniment petit vous pourrit la vie
La piste de l’activité bactérienne et son impact sur l’humeur étend encore les possibilités de recherches et de compréhension des mécanismes.
On sait que les bactéries agissent sur l’activité des neurotransmetteurs comme l’acide γ-aminobutyrique (GABA) ou la sérotonine, qui régulent l’humeur. En freinant la transmission des signaux nerveux, le GABA favorise un état de relaxation mentale. Des taux bas de GABA sont corrélés à des phases dépressives. Certaines bactéries dont les Lactobacillus rhamnosus ou certaines souches de Bifidobacterium ont la capacité de moduler positivement l’activité de ces neurotransmetteurs.
La sérotonine (ou hormone du bonheur) est produite en grande majorité dans l’intestin si celui-ci est en bon état de fonctionnement, ce qui semble particulièrement compromis chez les personnes souffrant de dépression. Pour moduler la perméabilité de l’intestin, certaines bactéries doivent « occuper » le terrain et éviter que les intrus pathogènes ne s’immiscent dans la circulation sanguine provoquant d’autres catastrophes immunitaires et inflammatoires.
Deuxièmement, les bactéries semblent également jouer un rôle sur la réponse au stress, càd sur la production d’adrénaline et de cortisol par les glandes surrénales. Un stress intense et prolongé est le lit de l’inflammation chronique, qui lui-même est largement impliqué dans les états dépressifs et anxieux. Cercle vicieux infernal mais pas fatal et inévitable. La combinaison de pro et prébiotiques comme les FOS (fructo-oligosaccharides) semble jouer un rôle favorable dans la réduction du stress et des états inflammatoires. Ils agissent en symbiose comme modulateurs de l’humeur et des fonctions cérébrales.
Association de bienfaiteurs
Pré et probiotiques, alliés incontestés de votre bien-être, ne vous seront d’aucune utilité si votre alimentation est pauvre, raffinée, bombardée de pesticides et truffée d’additifs. Pour une synergie optimale, votre assiette doit être le support de votre santé et permettre de rétablir un équilibre au niveau intestinal. Une approche holistique (alimentation – sommeil – vie en plein air) dans le style de vie sont les garants d’une vie longue, riche et heureuse.
Si vous avez des tendances dépressives ou que la dépression a été diagnostiquée chez vous, le complexe de phytothérapie que j’ai conçue combine pré et probiotiques, avec une juste combinaison de bactéries et de fibres nécessaires à la restauration d’une flore intestinale normale. D’un côté, les bactéries bénéfiques inhibent l’activité des bactéries pathogènes et de l’autre les prébiotiques valorisent la croissance des bactéries et stimulent le renouvellement des cellules de la muqueuse intestinale.