Traiter l’inflammation et les douleurs par la médecine naturelle

Par le Dr Schmitz

Destinés à réduire la douleur, les antalgiques sont parmi les médicaments les plus consommés des Français ! Dans son rapport sur l’analyse des ventes de médicaments en France en 2012, l’Agence de sécurité du médicament dévoile le classement des 30 substances actives les plus vendues en ville. Et sur les trois premières marches du podium figurent trois antalgiques. Le paracétamol arrive largement en tête devant la codéine et l’ibuprofène.


Lorsqu’on est atteint d’une pathologie, la douleur est certainement le pire des symptômes. Elle occasionne chez le patient une souffrance d’abord physique mais aussi morale. Ce n’est pas un hasard si beaucoup de patients qui souffrent sont maintenant traités par la médecine officielle par des antidépresseurs. La douleur est aussi un handicap social car elle perturbe les activités quotidiennes et  le travail.

 

Attention à l’usage chronique des antalgiques

Le paracétamol (Dafalgan, Doliprane, Efferalgan,..) est l’antalgique qui présente le moins d’effets secondaires. On observe rarement des troubles hématologiques ou des éruptions cutanées. En cas d’usage chronique, il faut cependant être attentif à la toxicité hépatique du paracétamol surtout chez les patients avec un foie fragile (maladie hépatique, consommation d’alcool, prise d’autres médicaments à toxicité hépatique).


La codéine est un alcaloïde de l’opium dont l’action est moins puissante que la morphine.  Les effets secondaires sont déjà plus nombreux : constipation, nausée, vomissement, problèmes gastro-intestinaux, euphorie, troubles du sommeil, somnolence  et dépendance à la codéine.


L’ibuprofène est un des nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui sont des médicaments très fréquemment prescrits pour soulager les douleurs en particulier rhumatismales. Les effets secondaires digestifs sont très fréquents : douleurs et  brûlures gastriques, nausées mais surtout des ulcères gastroduodénaux dont la fréquence est de l’ordre de 20 % après 3 mois de traitement ! Mais ce sont les risques d’infarctus du myocarde qui ont fait il y a quelques années à peine la une des medias avec le retrait du Vioxx. Aujourd’hui, il semble toutefois que tous ou presque tous les AINS sont susceptibles d’augmenter le risque d’accident cardio-vasculaire.

 

Les techniques naturelles

L’ostéopathie ne traite pas uniquement les os comme son nom le sous-entend mais  est une médecine holistique qui prend en compte le corps dans sa globalité. L’ostéopathe s’adresse à toutes les structures du corps humain: le crâne, les méninges, les os, les muscles, les fascias, les organes, les vaisseaux sanguins, les nerfs… Médecine préventive, elle maintient l’harmonie des différents systèmes (nerveux, articulaire, digestif, émotionnel, musculo-tendineux) et renforce le corps et sa mobilité.


L’acupuncture est une branche de la médecine traditionnelle chinoise et est basée sur le rééquilibrage du flux d’énergie qui parcourt notre corps. Elle est notamment souvent utilisée dans le traitement de différentes douleurs. L’application d’aiguilles sur un méridien stimule des terminaisons nerveuses dans les tissus et active des voies neuronales périphériques. Les informations induites par ces stimulations seraient acheminées à des neurones spécifiques de la région postérieure de la moelle épinière, les interneurones, lesquels libèrent localement des endorphines, sorte de morphine endogène.

 

La phyto-aromathérapie

On utilise depuis longtemps certaines plantes pour leurs propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. Le plus bel exemple est la reine-des-prés puisque c’est à partir de l’oxydation de l’aldéhyde salicylique (composant majeur de la Reine-des-Prés) que fut découvert en 1838 l’acide salicylique, lui-même à l’origine de la découverte en 1853 de l’acide acétylsalicylique devenu l’un des plus célèbres médicaments utilisé dans le monde depuis plus d’un siècle sous le nom d’aspirine.

Les huiles essentielles ont également des propriétés intéressantes dans le cadre du traitement local des douleurs. La gaulthérie et l’eucalyptus citronné sont anti-inflammatoires.  Le pin sylvestre, l’estragon et le romarin officinal à camphre sont de bons décontracturants musculaires. La menthe poivrée, la lavande officinale et le laurier noble sont antalgiques. L’aromathérapie est d’un usage assez facile par voie externe pour traiter des douleurs superficielles comme les tendinites mais plus délicat à manipuler par voie interne sans une bonne connaissance du sujet.


Voici une formule à faire réaliser par votre pharmacien utile en cas d’inflammation superficielle comme les tendinites du coude (épicondylite) pour usage externe  4x/j :


HE Gaultheria fragrantissima 1g

HE Eucalyptus citriodora 2g

HE Mentha piperita 1g

HE Laurus nobilis 2g

Exc. qsp 1 gel de 50g


Autre formule utile en cas de traumatisme musculaire avec contracture  pour usage externe  4x/j :


HE Gaultheria fragrantissima 1g

HE Rosmarinus officinalis camphoriferum 2g

HE Laurus nobilis 1g

HE Artemisia dracunculus 1g

Exc. qsp 1 gel de 50g


Une fabrication unique au monde

J’ai découvert il y a quelques mois un laboratoire qui propose une gamme phyto-aroma et dont la fabrication est particulièrement originale. Au lieu d’extraire l’huile essentielle à partir de la plante aromatique par distillation à chaud (procédé classique utilisé par les laboratoires  d’aromathérapie), il utilise la totalité de la totalité de la plante et l’extraction des principes actifs et des huiles essentielles sont réalisés par une extraction à froid par le CO2 supercritique. L’avantage de ce mode d’extraction est double puisque on extrait tous les principes actifs de la plante (et pas seulement l’huile essentielle) et l’extraction à froid évite la destruction de molécules sensibles à la chaleur. C’est exactement comme pour l’huile d’olive dont on veille à ce qu’elle soit de première pression à froid !

J’ai eu l’occasion de traiter avec succès de nombreux patients souffrants de douleurs de diverses origines avec 2 produits :  PhytoArt et un PhytoNer.

Le PhytoArt est un antalgique et un anti-inflammatoire des muscles et des articulations et qui fonctionne dans les cas d’arthrose, d’arthrite, de rhumatismes, de bursite, de tendinites, d’inflammations dégénératives chroniques (polyarthrite chronique), de douleurs au dos et toutes les douleurs musculaires et articulaires y compris après un traumatisme.

Il se compose de curcuma qui a un effet anti-inflammatoire, de griffe du diable qui contient de l’harpagoside, une substance extrêmement anti-inflammatoire et analgésique. On y trouve aussi de de l’épinette noire et son huile essentielle riche en acétate de bornyle qui stimule les surrénales. La glande surrénale produit notre cortisone naturelle qui induit un effet anti-inflammatoire, décongestionnant et analgésique utile en cas d’inflammation.


La posologie est de 4 gélules par jour (1 matin/2 midi/1 soir) avant les repas jusqu’à disparition de la douleur. Ensuite poursuivre pendant 7 jours avec 2 gélules par jour (1 matin/1 midi)


Le PhytoNer est un antalgique et un anti-inflammatoire des nerfs. Il sera indiqué en cas de lumbago,  de sciatique, de syndrome cervical traumatique (coup du lapin), de douleurs cervicales, d’hernie discale, de névralgie du trijumeau et de zona.


Il se compose de saule blanc qui est très riche en salicine, un promédicament qui ménage l’estomac et qui n’est transformé  que dans l’intestin par l’enzyme β-glucosidase en saligénine. Après absorption par le sang, la saligénine est oxydée dans le sang et le foie pour obtenir l’action anti-inflammatoire et antidouleur de l’acide salicylique.

On y trouve également de la noix de muscade riche en une huile essentielle qui contient de la myristicine, une substance fortement active de façon centrale et périphérique sur le système nerveux. La muscade agit non seulement sur les nerfs douloureux et enflammés (sciatique, lumbago) mais semble également avoir une fonction réparatrice au niveau des dégâts occasionnés au système nerveux.

Ensuite, le laurier noble dont l’huile essentielle est extrêmement efficace : tant en usage externe qu’interne, le laurier agit comme analgésique sur la plupart des douleurs, mais principalement en cas de névralgies suite à des inflammations. Enfin, l’épinette noire déjà évoquée plus haut.


La posologie est de 4 gélules par jour (1 matin/2 midi/1 soir) avant les repas jusqu’à disparition de la douleur. Ensuite poursuivre pendant 7 jours avec 2 gélules par jour (1 matin/1 midi).


Dans les douleurs de dos, il est souvent conseillé d’utiliser conjointement les deux produits. En effet, les douleurs touchant la colonne vertébrale ont différentes origines mais qui se cumulent. On y trouve un dérangement et une inflammation articulaire au niveau des disques intervertébraux, un pincement et une inflammation du nerf au même niveau et une contracture et une inflammation musculaire réflexe.

 

Les compléments nutritionnels

Certains compléments peuvent être utiles dans le cadre du traitement de l’inflammation surtout en cas de maladie chronique. Je pense surtout à l’huile de Krill produit à partir de l’Euphasia Superba, espèce crustacée, de type micro crevette localisée dans les eaux profondes de l’Antarctique où il est une importante source d’aliments pour les baleines, les phoques, les manchots et les oiseaux marins. Des tests cliniques ont établi l’incidence sur la diminution des inflammations et des douleurs articulaires chroniques et raideurs associées. D’autres études ont démontré qu’une prise de 2 g de krill a un effet positif sur la dysménorrhée (douleur pendant les règles et les syndromes prémenstruels.


Dans le cas typique de l’arthrose, il faut évidemment traiter la douleur et l’inflammation mais il ne faut pas oublier qu’il existe des substances naturelles capables de régénérer le cartilage articulaire détruit. C’est le cas de la glucosamine que j’utilise depuis de nombreuses années et qui m’a permis d’éviter beaucoup de prothèses de hanche ou de genoux chez mes patients. Comme toujours, il faut être particulièrement attentif à la qualité du produit et particulièrement pour la glucosamine.


En effet, il y a deux fabriquants de glucosamine au monde : les chinois et les américains. La glucosamine chinoise est vendue trois moins cher que la glucosamine américaine et c’est donc elle que l’on trouve dans la majorité des compléments nutritionnels mais les résultats sont aussi trois fois moins bons !!

 

HBE Diffusion, PANNE Carol 13 octobre, 2017
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