L’immunité c’est la capacité que développe le corps à pouvoir faire la distinction entre le « moi » (qu’il faut protéger) et le « non-moi », agent agresseur extérieur dont il faut se débarrasser afin de protéger le moi. Cette capacité de distinction ou cette immunité se met en place dès la naissance et cela dure plusieurs années. On considère généralement que le système immunitaire de l’enfant est mature entre 6 et 8 ans.
Beaucoup d’enfants développent très tôt des problèmes d’immunité ou d’allergie. C’est vraisemblablement la somatisation d’un processus inconscient, somatisation qui révèle combien l’enfant aura déjà dû se battre pour exister, pour se construire, pour être « lui ». Ce déséquilibre immunitaire signe déjà cette lutte intérieure que mêle l’enfant pour arriver à construire l’image de soi.
Se construire une identité représente un travail colossal, mais la conserver et souvent tout aussi difficile et compliqué. Si l’enfant n’arrive pas à trouver sa propre identité et à construire sont soi intérieur, son inconscient pourra induire une maladie de type auto-immune, mais il en va de même pour l’adulte, car l’inconscient n’a pas de limite dans le temps, dont il ignore d’ailleurs la notion.
Et comme l’explique le Dr Pierre-Jean Thomas-Lamotte dans son ouvrage Et si la maladie n’était pas un hasard ? :
« Le langage intérieur déclenche la maladie en fonction du passé, du présent et du futur ».
C’est ainsi qu’un conflit de perte d’identité ou de perte du « soi » vécu dans l’enfance peut rester silencieux toute une vie ou plusieurs années. De même, il peut s’éveiller à n’importe quel moment lorsque la personne adulte (ou enfant) vit un conflit aux connotations psychologiques et émotionnelles similaires.
Un adulte qui perd son identité ou dont l’identité est bafouée (dans ses valeurs profondes) pourra donc développer une maladie auto-immune ou un problème immunitaire (excès => allergies ou déficit => cancer, par exemple), car ce système perd à ce moment les repères qui normalement marque la frontière entre le « moi » et le « non-moi ».
Il est évident que tous ces processus se mettent en place de manière inconsciente. À partir du moment où la personne est ou devient consciente de la situation difficile ou du conflit qu’elle vit, elle le déjoue et la maladie ne se développera vraisemblablement pas.
L’une des façons de déjouer les pièges de l’inconscient et d’éviter le développement pathologique est de pouvoir exprimer sa souffrance et son ressentit tant du point de vue physique qu’émotionnel et psychologique. Cet « autre » peut être simplement un ami ou un confident, cela ne doit pas obligatoirement être un thérapeute. Exprimer à l’autre, non seulement le vécu du corps, mais aussi toutes les émotions qui l’accompagnent, joue le rôle de catharsis, d’exutoire et désamorce la charge émotionnelle qui aurait pu déclencher un problème de santé.
Réfléchir au sujet de ses propres valeurs profondes de référence (piliers de nos croyances et murs porteurs de nos fonctionnements mentaux), les conscientiser, apprendre à les respecter et à les faire respecter permet également d’éviter les « viols » des barrières de défense. Exprimer et extérioriser le fait qu’elles ont été franchies ou dépassées permet aussi de se protéger.
Quel que soit le type de conflit émotionnel vécu, afin de tenter de se prémunir des problèmes de santé, il faut éviter de vivre un conflit dans la solitude et dans le non-dit. En bref…parlez-en !