Les enfants sont actuellement soumis à de nombreuses substances chimiques loin d’être sécuritaires. Les systèmes nerveux et endocrinien de l’enfant sont immatures et en pleine croissance donc beaucoup plus sensibles et fragiles vis-à-vis des très nombreux facteurs perturbateurs de santé inhérents au monde actuel. Actuellement, le fonctionnement de ces deux systèmes est mis à mal par l’ensemble des substances chimiques qui nous contaminent par l’intermédiaire de l’alimentation (pesticides, additifs, substances contaminantes : bisphénol, aluminium, etc.), des pollutions atmosphériques (fluor, mercure, plomb, etc.) et de celles qui nous entourent (produits ignifuges, vernis, colles, matières synthétiques des vêtements, etc.).
Si l’on souhaite préserver nos enfants des troubles nerveux et de comportement, 2 mesures s’avèrent indispensables : éviter les pesticides et les additifs alimentaires. En bref, cela signifie adopter une alimentation la plus naturelle possible et principalement d’origine biologique.
Depuis les années 1970, il existe des hypothèses (aujourd’hui corroborées de manière scientifique) au sujet des additifs et de leur combinaison qui favoriseraient les troubles du comportement tel que l’hyperactivité ou les troubles de l’attention chez l’enfant (TDAH). Ces troubles se caractérisent par des difficultés de concentration et de comportement. L’enfant éprouve des difficultés à rester concentré et attentif. Il a du mal à mener à terme des tâches pourtant peu complexes.
Exploit ! Après 40 ans, en 2010, l’Union européenne exige enfin que les fabricants ajoutent la mention : « Peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez l’enfant » sur les étiquettes des produits qui contiennent les 6 colorants sujets à polémique :
- Jaune tartrazine (E102),
- Jaune de quinoléine (E104),
- Jaune orange S ou Jaune orange Sunset (E110),
- Rouge Azorubine ou Carmoisine (E122),
- Rouge Cochenille ou Ponceau 4R (E124)
- Rouge Allura AC (E129).
Il en existe d’autres, considérés comme « à risques » : E120 (cochenille) – E127 (érythrosine) – E131 (bleu patenté V) – E132 (bleu indigotine) – E133 (bleu brillant) – E142 (vert brillant) – E150c et E150d (brun caramel) – E151 (noir brillant) – E154 et E155 (brun) – E161g (canthaxanthine – jaune) et E173 (colorant minéral aluminium).
Ils seraient tous potentiellement neurotoxiques (sous-entendez potentiellement déclencheurs d’hyperactivité ou de troubles de l’attention, voir dans les cas plus graves d’autisme), toxiques pour le foie et pourraient contenir des résidus cancérigènes.
Leur association à d’autres additifs : benzoates, nitrites, nitrates, sulfites, disulfites, aspartame, glutamate et saccharine accroit ces risques sanitaires d’autant que l’on connaît peu les réactions croisées et l’effet cocktail de ces molécules chimiques combinées. Rappelez-vous que les sirops et les médicaments contiennent aussi des colorants.
En ce qui concerne les pesticides, la liste de leurs méfaits est déjà très lourde : troubles de la reproduction, cancers, maladies neurodégénératives, à cela s’ajoute l’augmentation des risques d’hyperactivité, de troubles de l’attention et d’autisme chez l’enfant. Leurs effets sur l’hyperactivité ont une nouvelle fois été mis en évidence en 2015 par une étude américaine.
Lors de cette étude d’une année, des chercheurs ont attentivement suivi les comportements et l’état de santé de 687 enfants (garçons et filles) âgés de 8 à 15 ans. Ils ont également procédé à des analyses d’urine mesurant le taux de métabolites de pyréthrinoïdes, une famille d’insecticides très répandus en agriculture, horticulture, dans le domaine forestier, mais aussi dans les produits courants antimoustiques et anti poux utilisés par des particuliers. Les résultats significatifs ont montré que les enfants qui présentaient des taux élevés de pyréthrinoïdes dans les urines montraient davantage de troubles du comportement (déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Ce constat a été établi uniquement chez les garçons.
La conclusion est claire : les pesticides constitueraient des facteurs favorisants les troubles du comportement chez les enfants et les adolescents.
S’il semble difficile d’éviter totalement les pesticides, l’on peut cependant en limiter l’exposition en évitant d’en utiliser dans nos propres potagers et jardins, en privilégiant les fruits et légumes issus de l’agriculture intégrée ou biologique et en évitant les produits et insecticides domestiques.
Références bibliographiques : Melissa Wagner-Schuman, Jason R Richardson, Peggy Auinger, Joseph M Braun, Bruce P Lanphear, Jeffery N Epstein, Kimberly Yolton and Tanya E Froehlich, Association of pyrethroid pesticide exposure with attention-deficit/hyperactivity disorder in a nationally representative sample of U.S. children, Environmental Health 2015