Au XVII siècle, on préconisait déjà le chardon bénit pour désinfecter les plaies et pour soulager les ulcères et les gangrènes. Aujourd’hui, son utilisation est encore répandue dans le domaine de la phytothérapie. Découvrez dans les prochaines lignes les bienfaits de cette plante amère pour pallier aux digestions difficiles et aux grandes fatigues.
Présentation botanique du chardon bénit
Le chardon bénit (aussi orthographié « bénit ») ou Cnicus benedictus en latin est une plante de la famille des Astéracées. Elle pousse dans les terrains rocailleux, les friches ou champs cultivés des régions méditerranéennes. C’est une plante annuelle de 20 à 50 cm de haut aux feuilles épineuses à nervures blanches et saillantes et présentant des capitules de fleurs jaunes en tube couronnées de feuilles. Sa floraison a lieu en juin-juillet.
Le chardon bénit est également nommé la centaurée bénite.
Principaux constituants du chardon bénit
Le chardon bénit renferme principalement des sesquiterpènes dont la cnicine qui est un principe amer, des flavonoïdes qui sont des anti-oxydants d’origine végétale ainsi que des triterpènes , des phytostérols (anti-cholestérols naturels) et une essence aromatique.
Propriétés médicinales du chardon bénit
Le chardon bénit est un tonique amer. Il est donc stomachique et digestif. En d’autres termes, cette plante stimule l’appétit et facilite la digestion en activant les sécrétions de l’estomac, de l’intestin et de la vésicule biliaire.
Le chardon bénit est également considéré comme un tonique lors d’anémie ou d’asthénie (état de fatigue chronique). Il sera donc recommandé dans les cas de grande fatigue, de convalescence et de faiblesse générale.
Par ailleurs, ses propriétés stimulantes du système digestif seront d’un bon secours pour toutes les problématiques liées à un estomac « paresseux » : problème d’acidité, aérophagie, dilatation ou descente d’estomac.
La cnicine dont il est fait référence plus haut, est antibactérienne et anti-inflammatoire. C’est cette même molécule qui est également responsable du goût amer si prononcé et qui, de ce fait, lui confère ses propriétés digestives. En effet, c’est grâce à l’amertume que sont stimulés les glandes salivaires ainsi que les sucs gastriques.
Le chardon bénit ne se cantonne pas seulement à la sphère digestive. Il est aussi connu pour son action dépurative et diurétique ce qui, dans le cadre d’une hygiène de vie adaptée, en fait un allié de choix pour évacuer l’acide urique qui a tendance à se loger dans les articulations provocant alors douleurs rhumatismales et/ou crises de goutte.
Enfin, le chardon bénit est aussi un excellent fébrifuge (fait baisser la fièvre).
Conseil d’utilisation du chardon bénit
Voici quelques conseils d’utilisation extraits du Petit Larrousse des plantes qui guérissent. Ceux-ci ne vous dispensent en rien à consulter votre médecin, votre pharmacien ou votre naturopathe pour ajuster votre posologie et personnaliser votre accompagnement d’autant plus si vous prenez un traitement qu’il soit allopathique ou non. La phytothérapie n’est pas une « médecine douce »…
Par voie interne :
Infusion – 15g à 60g par litre d’eau pendant 10 minutes. En boire 3 tasses par jour.
Macération – 5 g de fleurs par tasse d’eau. Laisser macérer 6 heures, puis filtrer et sucrer à votre convenance après avoir chauffé. Prendre une tasse avant chaque repas.
Vin – Le principe amer du chardon bénit disparaît dans l’alcool en perdant son amertume. Mettre à infuser 30 à 60 g de fleurs dans 1 litre de vin bouillant. Prendre 3 verre à moutarde par jour. Il est également possible de laisser macérer la plante dans de l’eau-de-vie blanche avant de recouvrir de vin.
Par voie externe :
Décoction de feuilles pour soulager les ulcérations et cicatriser les plaies.
Si vous ne la trouvez pas sous forme de plante sèche, il est possible de la commander en gélule. Dans ce cas, veuillez vous référer aux conseils du laboratoire et de votre conseiller en santé naturelle.
Chardon bénit : contre-indication et effets indésirables
Le chardon bénit est déconseillé pendant la grossesse car celui-ci peut être abortif ou provoquer des contractions.
Au delà de 5g par tasse, sa forte teneur en tanin peut provoquer des irritations gastriques et des nausées voire des vomissements.
Prudence pour les allergiques aux plantes de la famille des astéracées : pissenlit, chrysanthème, marguerite, tournesol…