Ces dernières années, après avoir pris conscience du désastre écologique qu’engendre l’utilisation abusive des produits phytosanitaires de synthèse et de la monoculture, de plus en plus de passionnés se sont penchés sur la question d’un nouveau mode de culture plus respectueux de l’environnement en s’inspirant des connaissances ancestrales en la matière.
Petite histoire de la permaculture
La permaculture est une philosophie, une vision écologique de la Vie. D’abord développée dans les régions tropicales puis très froides, elle fut adaptée à nos latitudes. Selon Robert Hart, pionnier des « jardin-forêt » pour les climats tempérés, il s’agit d’une « adaptation moderne d’un système permettant de faire fructifier une terre et d’un mode de vie qui existe depuis la nuit des temps ».
Autrefois, les paysans, cultivateurs et/ou éleveurs vivaient selon le calendrier des saisons et des lunes. Ils réussirent à trouver des astuces, à développer des techniques pragmatiques pour s’adapter et maximiser le potentiel de leur environnement.
Les principes de la permaculture
Comme évoqué plus haut, la permaculture est une philosophie qui consiste à voir sa parcelle comme un corps humain. Tout est interdépendant, chacune des parties a son rôle à jouer, il n’y a pas de déchet ou très peu. La Nature étant bien faite, elle peut se gérer toute seule …
Le « permacultivateur » travaille très peu la terre. Il est stratégique : il ajuste, rééquilibre, met en place des associations de végétaux, favorise la présence de pollinisateurs ou d’insectes prédateurs afin de limiter les maladies et la propagation de parasites. Il joue avec son milieu et cherche à potentialiser les ressources qu’il a à sa disposition naturellement.
Le « permacultivateur » croit fortement aux capacités d’auto-régulation et d’auto-guérison des plantes grâce à l’association de plusieurs espèces combinée à la protection du sol et à la richesse de la biodiversité naturelle et locale.
Permaculture et animaux
Parfois, animaux d’élevage et plantations cohabitent. Les poules enrichissent le sol par leurs fientes et leur coquilles d’œufs. Cependant, gare à bien protéger le potager de ces gourmandes !
La présence d’ insectes qu’ils soient pollinisateurs (primordial pour la fructification) et/ou prédateurs de parasites est encouragée par la préservation d’espaces naturels (fleurs des champs, tas de bois, zone en friche…) ou grâce à la création d’ « hôtel à insectes ». Le recours aux produits phytosanitaires est alors grandement restreint, garantissant ainsi une qualité optimale des fruits et légumes cultivés.
Débuter en permaculture
Pour commencer, nul besoin de posséder un grand terrain. Même sur votre balcon vous pouvez créer un mini jardin-forêt à étage composé d’aromates, de salades, de légumes, de fruits voire de petits arbres fruitiers. L’essentiel est d’y associer les bonnes plantes, ne pas dépasser les 350kg par m² et adapter les variétés à cultiver en fonction de l’orientation de votre balcon.
Pour ceux qui ont un petit lopin de terre, il est important de bien réfléchir avant de se lancer et commencez à échelle familiale. Faites un plan pour déterminer l’orientation, la direction des vents dominants, l’emplacement des parties les plus ou moins ensoleillées, la qualité du sol, les zones inondables etc… Ceci est peut-être la partie la moins amusante mais tellement nécessaire pour mettre toutes les chances de réussite de votre côté car rappelons-le, en permaculture sont bannis pesticides et engrais chimiques !
Si cette méthode de culture alternative vous intéresse, des stages sont organisés un peu partout en France pour découvrir la pratique de la permaculture. De nombreux ouvrages allant de la simple introduction à la pratique la plus élaborée existent en bibliothèques et librairies.
Revenir à la terre
La permaculture est aussi réapparue dans le contexte de reconnexion à la nature que nombre de personnes ont entamée. Elle est, selon R Huart, une « manière de restaurer la relation intime avec la nature, avec notre terre Mère, avec Gaïa , pour laquelle chaque esprit humain est programmé. Tout comme n’importe qu’elle plante, l’être humain a besoin d’être enraciné dans l’environnement naturel pour pouvoir atteindre une sécurité spirituelle et un accomplissement de soi complet. »
Pour résumer, en permaculture, chaque activité à un sens, chaque emplacement est réfléchi, pensé, organisé, optimisé pour potentialiser les ressources naturelles limitant de ce fait le travail de la terre d’une seule et même parcelle ainsi que d’avoir recours au produits phytosanitaires de synthèse. La permaculture prend modèle sur les écosystèmes naturels environnants et repose sur la pratique des cultures associées, pour une retour à la terre au naturel.