La constipation est un retard anormal d’évacuation des selles ou une entrave à leur élimination. La fréquence normale pour aller à selles varie d’une personne à l’autre entre trois fois par jour à trois fois par semaine. Médicalement, on parle de constipation lorsqu’on va à selles moins de 3 fois par semaine, sur une durée de plusieurs semaines voire plusieurs mois.
La constipation est très souvent également accompagnée de difficultés à déféquer
Les statistiques indiquent que près de 20 % de la population française (particulièrement les femmes) souffre, à des degrés divers, de constipation.
La constipation s’explique par plusieurs facteurs, le manque d’exercices physiques, un régime alimentaire présentant une carence en fibres, un bol fécal à trop faible teneur en eau, trop riche en glucides raffinés ou présentant un volume insuffisant, ou encore la prise de certains médicaments.
Ce trouble du transit entraîne une série de désagréments comme des pesanteurs ou des ballonnements abdominaux jusqu’à de véritables douleurs intestinales. L’accumulation de selles au niveau du rectum favorise également l’apparition d’hémorroïdes. En outre, des selles très dures et difficiles à expulser peuvent entraîner des fissures anales. Plus rarement, mais en particulier chez des personnes âgées alitées, la constipation peut être à l’origine d’occlusions intestinales.
Constipation : aussi une maladie de civilisation
Cette pathologie est étroitement liée à notre mode de vie trop sédentaire et à deux grosses erreurs alimentaires : une consommation de fibres trop faible et une hydratation insuffisante.
L’ingestion de beaucoup de liquide combinée à la consommation d’aliments tels que les fruits et les légumes, très riches en fibres, peut ramollir les selles et augmenter leur volume. Les fibres végétales étant essentielles puisque comme des éponges. En effet, ce sont elles qui absorbent et retiennent l’eau qui imprègne le bol fécal. Les matières fécales plus liquides transitent alors plus facilement et plus rapidement à travers le côlon.
Les fibres se retrouvent principalement dans les céréales complètes (pain, pâtes, riz,…) ainsi que dans les fruits et les légumes. Insistez donc davantage sur les produits céréaliers non raffinés, les légumineuses, les fruits riches en pectine (comme la pomme, l’abricot, le coing) et dans une moindre mesure les autres fruits et les légumes.
La prise de 5 portions de fruits et de légumes par jour est idéale pour une alimentation saine, mais devient indispensable chez les personnes constipées. Cela correspond environ à une consommation d’environ 400 grammes (calculé sur la partie comestible) de fruits et de légumes par jour.
Mais attention, manger beaucoup de fibres alimentaires ne sert strictement à rien si l’on ne boit pas suffisamment.
Il est donc indispensable d’avoir une bonne hydratation. Idéalement, votre journée devrait commencer par l’absorption
d’un grand verre d’eau à jeun, il jouera le rôle de starter par effet cholagogue réflexe, ce qui favorisera le transit.
Beaucoup de personnes (souvent par manque de temps !) ne consomment pas quotidiennement les 2 litres de liquides nécessaires au bon fonctionnement du colon. La plupart des boissons sont utiles à ce niveau (eau, café, thé, jus de fruits et potages), mais il importe surtout de boire principalement aux repas riches en fibres.
Certaines formes de calcium et tous les aliments qui en contiennent (lait, fromage, etc.) peuvent avoir une action constipante chez certaines personnes, chez d’autres, ce sera la prise de médicaments qui auront ces effets constipants. C’est le cas des médicaments à base de fer ou d’aluminium, beaucoup d’antidouleurs, d’antidépresseurs et d’antihypertenseurs. Cette dernière cause est souvent oubliée.
La constipation ne résulte toutefois pas toujours uniquement d’une alimentation inadéquate. Des causes physiques ou une maladie sous-jacente peuvent également en être la source.
Dans tous les cas, la pratique régulière de grands lavements évacuateurs est également conseillée.
Constipation : prudence avec les laxatifs
L’emploi des laxatifs, héritage de nos grands-mères qui se purgeaient une fois par semaine, demeure fortement ancré dans nos habitudes. Pourtant, beaucoup d’études scientifiques remettent en cause leur utilisation systématique. Dans les études réalisées pendant un maximum de 4 semaines, les laxatifs montrent une efficacité sur la fréquence et le poids des selles, mais la différence par rapport au placebo est négligeable (1 selle supplémentaire par semaine). Mais pour les études d’une durée de 5 à 12 semaines, ces différences, déjà minimes, deviennent quasi nulles.
Sans compter que nombreux d’entres eux présentent des effets indésirables non négligeables.
Les laxatifs peuvent être irritants (Dulcolax®, Contalax®, Tamarine®, Pursennide®, Sénokot®) et provoquer à la longue une inflammation de la paroi du côlon. On appelle cela « la maladie des laxatifs », dans ce cas le colon perd sa spasticité et ne peut plus se contracter sans eux, entraînant une alternance de diarrhées et de constipations. Il est donc préférable de les éviter.
Certains laxatifs émollients (Lansoÿl®, Lubentyl à la Magnésie®, Laxamalt®) à base d’huile de paraffine ramollissent les selles. Leur utilisation chronique entraîne une malabsorption de certaines vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K).
Les laxatifs osmotiques (Duphalac®, Importal®, Sorbitol Delalande®) sont constitués de sucres non digérables par l’intestin. Ils parviennent intacts au niveau du côlon où leur dégradation ultime aboutit à la production d’eau, mais également de gaz carbonique, ce qui induit des ballonnements fréquents.
Et enfin, les mucilages, considérés comme les moins nocifs (Normacol®, Parapsyllium®, Spagulax®, Transilane®) puisqu’ils sont dérivés du son de blé, de l’ispaghule, de la sterculia et de la méthylcellulose. Leur mode d’action est identique à celui des fibres (augmentant du poids et du volume des selles). Cependant, comme pour l’enrichissement de l’alimentation en fibres alimentaires, les effets sont variables et parfois décevants. Ils provoquent souvent des ballonnements et des flatulences.
En résumé, même si les laxatifs sont délivrés sans ordonnance, leur usage doit rester très ponctuel.
Constipation : à faire pratiquement au niveau alimentaire
Profiter des laxatifs naturels tels que les fibres que la nature a généreusement mis à notre portée. Elles sont particulièrement présentes dans des aliments complets comme le pain de blé entier et les céréales complètes (biologiques), qui contiennent notamment le son, le laxatif des laxatifs !
Les laxatifs naturels, comme le son, accroissent la masse fécale et constituent un traitement beaucoup plus sûr et beaucoup plus doux que les médicaments prévus à cet effet.
Pour commencer, essayez les céréales de blé entier à haute teneur en son ou fibres, à raison d’un tiers de tasse à une demi-tasse par jour, en augmentant peu à peu la quantité selon les besoins. Choisissez aussi du pain à grain entier très dense. Une autre solution, rapide et facile, consiste à ajouter du son de blé cru non raffiné à vos céréales préférées ou à d’autres aliments.
Chez la plupart des individus, une cuillerée à soupe de son de blé non raffiné par jour suffit à provoquer une évacuation facile des selles, alors que chez d’autres il en faut moins ou davantage. Il faut tester !
Le son de riz est connu depuis longtemps des Asiatiques. Il s’agit d’un laxatif extrêmement énergique comme le son d’avoine d’ailleurs.
En début de cure, il est possible qu’on ressente une certaine gêne, de la flatulence et des gaz, car les fibres occupent une place plus importante. Ces douleurs disparaissent habituellement au bout de deux à trois semaines. On constate qu’il est donc important d’y aller graduellement au cours des 4 à 6 premières semaines, en respectant les besoins individuels. Il est aussi essentiel de boire beaucoup pour imbiber les fibres ; cette action émolliente facilite le passage des matières fécales dans l’intestin.
Constipation : aliments très utiles en cas de constipation
- Les légumineuses (pois, haricots secs) et les noix
- Les fruits secs et les baies
- Les tubercules, dont les pommes de terre et les carottes
- Les légumes à feuilles : comme les épinards, les bettes
- Les fruits (importance d’une grande variété).
- Les pruneaux cuits dans l’eau bouillante ou trempés dans l’eau durant une nuit, transmettent au liquide leurs propriétés laxatives. On dispose alors d’une décoction purgative agréable, légèrement sucrée et efficace.
MISE EN GARDE !
Il vaut mieux ne pas ajouter de son de blé non raffiné ou de son de riz au menu des enfants. À un enfant constipé, on donnera plutôt des fruits et des légumes, du pain de blé entier et des céréales complètes, aliments bien pourvus en fibres, en n’oubliant jamais de lui faire absorber beaucoup de liquide.
- Les probiotiques à la rescousse
À elle seule, la prise de probiotiques pendant 4 semaines diminue généralement la constipation de 50 %.
- Laxatifs naturels
Outre ces classiques mesures hygiéniques (arrêt total des laxatifs, gymnastique abdominale) et les corrections alimentaires adéquates, certaines plantes connues ou moins connues peuvent être associées favorisant ainsi de manière très efficace le travail du colon.
Ainsi, l’orange amère, le magnolia, la rhubarbe chinoise et la mirabelle facilitent les mouvements péristaltiques du colon. L’ophiopogon japonicus et les graines d’abricot lubrifient les parois du colon, tandis que la paeonia lactiflora a une action antispasmodique.
Constipation : protocole naturel contre la constipation
Produit conseillé conseil
Compose Laxatif, selon l’importance de la constipation : 2 gélules 1 à 4 fois par jour, 30 minutes avant les repas et avant le coucher.
Pour les enfants, les gélules peuvent être ouvertes et le contenu mélangé à de l’eau ou un jus de fruits.
En cas de flatulence ou de ballonnements :
PROBIOTIQUES : 3 gélules par jour1/4 d’heure avant chaque repas (matin – midi – soir).