C’est un phénomène de plus en plus courant, de plus en plus varié et apparaissant sans antécédents familiaux. Il est sans aucun doute lié aux modifications de notre environnement et de nos habitudes alimentaires et médicales.
Ces intolérances présentent une symptomatologie extrêmement diversifiée ; elle peut se manifester sous forme d’asthme, d’eczéma, de migraine, de dépression, de problèmes de comportement et de mémoire, de diarrhée, de calculs biliaires, de fatigue, de rétention d’eau, de variations de poids, de boulimie, de catarrhe, d’épilepsie, d’ulcères buccaux, de douleurs abdominales chroniques, de peau sèche ou encore d’urticaire.
Souvent, la liaison entre l’aliment responsable et les symptômes n’est pas facile à faire. La difficulté du dépistage de l’aliment « coupable » réside dans le fait que les symptômes peuvent apparaître quelques secondes, quelques minutes, quelques heures, voire plusieurs jours après l’ingestion de l’aliment en question.
La sensibilité alimentaire peut se déclencher avec l’un des premiers aliments donnés au bébé. Cependant, ce ne sera que des jours, des nuits, des mois, voire des années plus tard que ce même aliment déclenchera des symptômes d’allergie ou d’intolérance alimentaire.
Une mauvaise alimentation, le manque de sommeil, une infection, un chagrin, des problèmes digestifs, des températures extrêmes, une atmosphère enfumée ou polluée, certains médicaments, des polluants dans l’alimentation : voilà autant de facteurs pouvant affaiblir votre système immunitaire et le faire réagir anormalement vis-à-vis d’un aliment d’ordinaire anodin.
On a constaté qu’une gastro-entérite, une malnutrition ou une jaunisse peuvent entraîner une sensibilité alimentaire. Par exemple, dans le cas de la maladie cœliaque, l’intestin ne peut pas absorber de gluten. Ce phénomène débute couramment durant l’enfance et fait souvent suite à une gastro-entérite.
Il s’agit en fait d’une manifestation d’hypersensibilité par réactions immunologiques. Les symptômes développés sont très variés et peuvent aller des troubles digestifs aux troubles cutanés en passant par des troubles respiratoires, articulaires ou encore urinaires.
Les trophallergènes
Ce sont des allergènes complexes connus, présents dans certains aliments, et qui engendrent des réactions anarchiques. On les trouve par ordre de fréquence décroissante dans :
- Les légumes et les fruits : le céleri (aliment le plus allergisant avec le lait de vache), ensuite le persil, les carottes, les agrumes, les fruits exotiques, les petits pois, les pommes… Il faut noter la fréquence des réactions croisées entre des allergies aux pollens et certains légumes ou fruits (céleri et ombellifères, pomme et bouleau).
- Les épices : curry, paprika, moutarde.
- Le lait de vache : il est une substance extrêmement allergisante selon certains à cause des protéines qu’il contient, selon d’autres pour des raisons plus subtiles énergétiques ou informationnelles. Il a été prouvé que des réactions d’allergie ou d’intolérance au lait pouvaient ultérieurement déclencher un diabète insulinodépendant chez les sujets prédisposés (voir plus haut). Cette allergie aux protéines du lait de vache s’accompagne souvent d’une intolérance au lactose (sucre du lait) puis, après sevrage, d’une allergie au gluten plus le cortège classique des maux de l’enfant grandissant.
Dans tous les cas, la meilleure prévention est l’allaitement maternel maintenu le plus longtemps possible afin de permettre la maturation du système immunitaire général et plus spécifiquement des muqueuses.
- L’œuf : c’est surtout l’albumine du blanc qui est allergisante. Il faut en tenir compte comme phénomène de contre-indication pour certaines vaccinations car certains vaccins sont cultivés sur œuf embryonné de poulet.
- Les crustacés tels que le crabe, les crevettes ou encore certains poissons sont souvent la cause d’intolérances et de réactions allergiques diverses.
- Les céréales qui contiennent du gluten, protéine présente dans le blé, l’orge, le seigle et l’avoine. L’une de ses composantes, la gliadine, provoque la maladie cœliaque. Il faut alors imposer un régime strict, excluant les céréales précitées ainsi que tous leurs dérivés et les préparations auxquelles est ajouté de l’amidon. Les céréales permises sont : le riz, le sarrasin, le millet et l’épeautre.
- Les légumineuses et les fruits oléagineux comme le soja, les haricots, les arachides, les noix et les noisettes sont aussi à l’origine de nombreux maux. Par contre, les huiles extraites de ces aliments ne sont pas allergisantes.
- Les aliments transgéniques ou contenant des gènes provenant d’autres espèces végétales, voire des micro-organismes (virus, bactéries), ont une composition en nutriments légèrement différente qui les rend plus résistants aux agents infectieux, aux parasites, aux prédateurs, aux herbicides, etc., mais qui les rend également beaucoup plus allergisants. Puisque presque tous les allergènes alimentaires sont des protéines et, le transfert dans un végétal d’un gène codant une protéine provenant d’un autre végétal peut rendre cette variété transgénique, allergisante (un précédent concernant le soja pour bétail a nécessité son retrait du commerce). Cependant, aux Etats-Unis, la FDA a autorisé la commercialisation de variétés transgéniques de tomates (premier aliment transgénique commercialisé en 1994), de concombres, de betteraves, de soja, de maïs et de colza. En Europe, la Commission européenne demeure incertaine, aussi bien pour l’autorisation de mise sur le marché que pour la transparence de l’étiquetage.
D’autres toxiques chimiques
Les additifs alimentaires
Les colorants : ils sont très nombreux et fréquemment utilisés en agroalimentaire (E100 à 180). Il n’est pas rare que dans les confiseries et boissons, au moins six colorants, voire plus, soient associés ! Ils sont une cause fréquente d’urticaire chez l’enfant.
Les conservateurs : dans cette catégorie nous trouvons les sulfites (E220 à 227), très utilisés dans les boissons et plats cuisinés, les benzoates (E210 à 219) présents dans les sodas et crevettes.
Les antioxydants : comme les gallates utilisés dans les corps gras de l’industrie alimentaire, les citrates (vins, conserves de fruits, confiseries…).
Le glutamate (E 620) : exhausteur de goût utilisé dans de nombreuses préparations (plats cuisinés, assaisonnements, condiments, boissons). Il déclenche des réactions allergiques variées avec, en outre, une neurotoxicité potentielle centrale (contre-indiqué chez le nourrisson et la femme enceinte) et périphérique (chez l’adulte). On assiste alors au syndrome du restaurant chinois avec des flatulences douloureuses, des céphalées, de l’oppression, des bouffées de chaleur suivies de refroidissement et de divers malaises.
Les tryptophanes : acides aminés essentiels utilisés comme additifs notamment dans les produits lactés. Ils peuvent être utilisés à forte dose comme remède « naturel » pour le stress et l’insomnie. Ils sont interdits depuis le 12-05-1992 en raison de réactions graves, parfois mortelles qu’ils occasionnent. Il s’agit du syndrome éosinophilie-myalgie, débutant par des douleurs musculaires invalidantes, un épaississement cutané et une augmentation importante des globules blancs éosinophiles dans le sang témoignant d’une intolérance alimentaire.
- Les antibiotiques de la famille de la pénicilline, utilisés dans les élevages intensifs. On trouve donc des traces de ces substances allergisantes dans la viande et les laitages.
- Le nickel apparaît fréquemment sous forme de traces dans les aliments industriels.
- Les moisissures (bières et fromages).
Quelques aliments les plus allergisants
- le céleri
- le lait de vache
- les fromages
- l’œuf
- les crustacés
- les farines
- les poissons
- les carottes
- les haricots
- les arachides
- les additifs alimentaires
Les intolérances alimentaires
Ce genre de réactions non immunologiques relève de trois origines différentes : une incompatibilité métabolique, une irritation muqueuse ou un effet pharmacodynamique.
Les réactions par incompatibilité métabolique
Chez certaines personnes, l’absence de lactase (enzyme digestive) entraîne des intolérances au lactose du lait de vache durant les premiers mois de la vie. Le lactose non digéré reste en effet dans le côlon où il fermente. Il en découle des douleurs abdominales, des ballonnements, des gaz et de la diarrhée, troubles gastro-intestinaux défiant souvent tout diagnostic ou donnant lieu à des diagnostics erronés. Avant de vous laisser convaincre que vous êtes atteint d’une grave maladie de l’intestin, assurez-vous simplement que le lait n’est pas en cause dans vos malaises.
N. B : Le yogourt, qui est en quelque sorte « prédigéré », serait par contre inoffensif. La bactérie contenue dans le yogourt peut en effet se substituer à la lactase dans le processus d’assimilation du sucre du lait. Ce sont les bactéries responsables de la conversion du lait en yogourt qui absorbent une partie du lactose durant cette fermentation et elles digèrent une fraction importante du lactose non transformé qui se retrouve dans l’intestin. Assurez-vous donc, au moment d’acheter du yogourt, qu’il renferme des cultures « actives », ce qui est le cas de la plupart des yogourts commerciaux. De même, le yogourt nature digérerait plus énergiquement le lactose que le yogourt aromatisé.
— Les fèves et le soja contiennent une substance toxique pour les globules rouges. Ces derniers sont détruits en l’absence d’une enzyme spécifique, ce qui entraîne une anémie gravissime, et donne lieu au favisme. Cela se produit surtout si ces deux aliments sont consommés crus.
Les réactions par irritation des muqueuses locales
Elles sont déclenchées par des additifs alimentaires comme les conservateurs (sulfites), les antioxydants (orthophosphates, E338 à 341) ou encore les émulsifiants dérivés de la cellulose (E460 à 466) et les acides gras alimentaires (E470 à 475).
Les réactions par effet pharmacodynamique
Certains aliments sont riches en certaines substances comparables à celles intervenant dans les réactions immunitaires et allergiques physiologiques, comme l’histamine par exemple. Dans les deux cas, les symptômes sont comparables.
Ce qu’il faut retenir des allergies alimentaires
- Les aliments histaminolibérateurs : les poissons et crustacés, le blanc d’œuf, certains fruits dont les fraises, les tomates, le kiwi et l’ananas, les fruits oléagineux tels que les noix, les noisettes et les arachides, les légumineuses comme les pois et les lentilles, le chocolat et enfin l’alcool.
- Les aliments riches en amines réactives : parmi ceux qui contiennent de l’histamine, notons les fromages fermentés, les charcuteries, la choucroute, les sardines, les anchois, le thon, le hareng fumé, le vin, la bière et les conserves. Il y a les aliments riches en tyramine parmi lesquels nous retrouvons les fromages fermentés, les charcuteries et le gibier, les poissons fumés, le hareng, le caviar, le vin (blanc), la bière, le chocolat et les légumes suivants : les épinards, le chou et l’avocat.
Il est évident que chacun doit être attentif à ses propres réactions organiques. Ces différentes substances constituent un facteur de surmenage métabolique et de morbidité. Dès lors, tout type de réaction allergique ou d’intolérance doit servir de signal d’alarme.
Il est bien entendu possible d’agir en prévention par rapport à des réactions d’hypersensibilité alimentaire. La première mesure à prendre, je l’ai déjà mentionné, est de pratiquer l’allaitement maternel, ce qui empêche le contact prématuré de l’enfant avec des substances étrangères au corps.
Il convient également d’éviter les protéines étrangères, notamment celle du blanc d’œuf. Je vous conseille de ne consommer que le jaune cuit à la coque ou cru. Je constate avec plaisir que sur ce point de nombreux thérapeutes et diététiciens rejoignent mon point de vue ainsi que celui du Dr Seignalet.
Pour l’alimentation, il faut se préserver au maximum de toutes pollutions et contaminations dues à des pratiques agricoles intensives et agroalimentaires industrielles. Choisissez donc votre alimentation parmi les produits issus de l’agriculture biologique et les produits frais de saison et non transformés.
Il faut savoir que, comme dans le problème d’allergies, il n’existe pas de traitement standard pour les intolérances alimentaires puisque celles-ci sont excessivement variées quant à leur origine.
Rappelons qu’il est intéressant de détecter le ou les aliments responsables. La véritable origine peut être découverte par des examens tels que la morathérapie. Cette technique permet de déterminer la cause première de l’emballement du système immunitaire. Ces causes sont très diverses : vaccins, antibiotiques, additifs, pesticides, métaux lourds, choc émotionnel, maladies infantiles… Ces allergies devront être traitées en homéopathie, au cas par cas, afin de gommer définitivement les traces négatives laissées par ces agressions, en corrigeant le terrain et en renforçant le système immunitaire.
Les tests cliniques proposés par la médecine classique ne font que déterminer les allergènes sans proposer de solution véritable au problème de fond.